Arrivée matinale à Horta sur l’île de Faial… La marina est très vaste et au complet… mais on ne laisse jamais tomber un voilier qui vient de loin, quitte à parker les bateaux à couple sur plusieurs rangées.
Emilie à couple d’un beau bateau en bois danois
On sent une tradition forte tournée vers la mer, la pêche à la baleine ayant été longtemps l’activité principale de l’archipel. Une des spécificités amusante des Açores est aussi que les îles accueillent plus de touristes arrivant par la mer que par les airs !
En effet, les Açores sont une escale incontournable pour rejoindre l’autre côté de l’Atlantique. Plus de 1 200 voiliers s’y arrêtent avec joie chaque année (1 seul en 1930, 59 en 1970),
éblouis par la beauté de ces îles volcaniques et la gentillesse de leurs autochtones. Très accueillants, ils viendront spontanément vous aider à trouver votre chemin, et ceci dans toutes les langues !
Un açorien !
Avant de partir en visite, 2 jours de nettoyage et de bricolage seront nécessaires pour repartir sereins. Alain s’attaque à la réparation du fameux génois dont la bordure s’était déchirée une certaine nuit, pleine de galères (que nous vous avons déjà contée)… Ce travail pointilleux sera facilité par cette magnifique machine à coudre mécanique, prêtée bien solidairement par un bateau canadien.
Les enfants, pour faire fonctionner la machine, il suffit de tourner la manette (à droite sur la photo) !
En cours de réalisation, celle de Bulle d’O, réalisée par Alexandra l’artiste
C’était chouette de retrouver Bulle d’O, ce beau catamaran, et son équipage croisé au Venezuela : Bertrand et Catherine, partis en vadrouille pour un an avec leurs enfants Alexandra, Sébastien et Maxime. Alexandra, sur les conseils d’Alain, nous a préparé de magnifiques viennoiseries, Saint-Tropez, tarte au sucre… miam !
Bien sympa également de retrouver
Hooryad, rencontré rapidement à Grenada :
Jean-Paul navigue avec ses enfants
Amélie et Joris. RDV peut-être en Méditerranée, à Port Saint-Louis du Rhône ?!
Pour faire une autre pause sympathique au milieu des tâches ingrates, il est facile de visiter
Horta, la capitale de l’île, à taille humaine.
Les premiers habitants arrivaient par bateaux au retour d’Amérique, chargés d’abondantes marchandises. Cette richesse se retrouve dans l’architecture des bâtiments.
Les plus massives et spécifiques sont les églises : celle de Sao Salvador est la plus grande de l’archipel. Construite par les Jésuites avant qu’ils ne soient chassés du Portugal en 1760, sa façade en impose et son style baroque
est très typique de l’art religieux portugais du XVIIIème siècle. Après le tremblement de terre de 1926, de n
ombreux bâtiments ont été reco
nstruits dans
le style « Art déco », très en vogue à l’époque.
Puis, le soir on attend avec impatience l’heure de l’apéro pour une bonne bière ou un verre de vin local, étonnammen
t bon ! Tout cela au
célèbre Peter Café Sport, un repère de marins depuis un siècle, où anonymes et géants de la voile aiment traditionnellement se retrouver.Bonne ambiance au Peter Café Sport , on y trouve même des fumeurs de cigares… cubains !
Ambiance festive aussi sur l’île en ce mois de juillet
pour commémorer les 500 ans (1508-2008) de la création de sa capitale, Horta. De nombreux événements sont organisés le jour, la nuit, sous forme de concerts, danses, et même : une reconstitution du débarquement des navires portugais aux Açores !
Les enfants s’en donnent à cœur joie ! Les « anciens » aussi pour des danses plus traditionnelles Reconstitution du débarquement des navires portugais aux Açores : navires et costumes d´époque ! En voiture, pour la visite de l’île ! Direction le volcan « Capelinhos » dont les éruptions successives sont à l’origine de l’existence de Faial. La dernière date de 1958 et a craché des millions de tonnes de lave qui ont rallongé l’île de 2,4 km². C’est assez étonnant de le constater, à l’extrémité ouest de l’île : le sol est noir et un phare est planté loin dans les terres…
La partie gauche s’est formée suite à l’éruption volcanique
Autour du cratère Caldeira (désormais inactif !), il y a une belle ballade à faire. Un peu plus loin au bord de la mer, il est possible de se baigner dans des « piscines » formées naturellement. Ne tentez pas, comme Nicolas et Alain, de vous aventurer dans la mer… vous tomberez nez-à-nez avec de nombreuses méduses sans pitié… Nico et Alain se souviennent encore de terribles effets instantanés des brûlures, de quelques heures de souffrance et de grosses marques tenaces sur la peau… ouïe ouïe ouïe ! On comprend après pourquoi les « piscines » protégées sont si peuplées !
Sur la route, on voit aussi des statues de la Vierge, les Portugais étant très pieux. Egalement de jolis moulins restaurés.
Parlons environnement ! La nature est verdoyante et la flore abondante.
On roule entourés de prolifiques hortensias de toutes les couleurs, c’est magnifique… et on se croirait presque en Normandie ! Et oui, climat océanique humid
e oblige. Des haies
d’hortensias remplacent les clôtures de fer dans les champs… c’est bien plus joli !
Moi, quand j’aurai un jardin, j’aurai les mêmes !
Une faune également nombreuse : vaches colorées, canard et mouette apprivoisée…
Des éoliennes dans le paysage, tri des déchets, et pas un papier par terre, well done !
En face de Faial, l’île de Pico vaut le détour, le temps d’une à 2 journées. En ferry-boat, on débarque dans l
e petit port de Madalena. La ville a peu d’intérêt… mais à sa sortie,
ne loupez pas des vignes peu ordinaires…
Le Saint protecteur des navigateurs
Un stop à Lajes Do Pico pour visiter le musée de la baleine puis à Sao Roque Do Pico, la ville des pêcheurs… Les enfants, la pêche à la baleine est interdite en Europe et très contrôlée dans d’autres pays, leur espèce était en effet en voie de disparition. En Asie, la population mange leur chair et en Europe leur squelette est utilisé pour fabriquer des sculptures et petits objets en os.
Une baleinière
La pêche a fait son apparition aux Açores au XIXème siècle, sous l’influence des Etats-Unis. Les baleinières étaient appelées des « canoës » du fait de leur forme longiligne qui leur permettait d’avancer très vite, à la voile ou à la rame puis plus tard au moteur. Des vigies étaient postées
à différents endroits pour repérer les cétacés. Elles alertaient les bateaux à l’aide de fusées éclairantes ou de drapeaux. Les canoës pourchassaient alors les baleines équipés de grandes lances. Leur proie avait alors peu de chance de s’en sortir…
Aujourd’hui les baleinières ont été restaurées et servent pour des courses entre les différents villages de l’archipel. Chaque île a peint les coques de ses bateaux d’une couleur. Les équipes s’affrontent dans le même esprit de rivalité qu’entretenaient les pêcheurs autrefois !
Il existe encore une vingtaine d’espèces de baleines circulant dans l’archipel. Nous n’en n’avons pas vu à l’approche des îles. Des agences organisent des tours en bateau à moteur pour aller les voir de près.
Et je confirme qu’à partir de 1500 m, ça caille !
On marche sur la lave
Ils sont contents, Sev et Nico ! En redescendant, on admire la vue sur la mer et plein d’autres petits cratères. On a cherché désespérément à visiter des grottes formées dans la roche par les gaz qui s’échappent lors d’une éruption. Ce sont de véritables tunnels qui ont été creusés dans la roche formant stalactites et stalagmites. Mince, c’est loupé !
Puis, ce fût l’heure de retrouver Horta et trop vite le moment de quitter ce bel archipel… Les autres îles ont aussi leur attrait et spécificités… à explorer un jour peut-être !