Les Grenadines (de Saint-Vincent) – Bequia (3-7 mars)

Située au sud de Sainte-Lucie, l’Etat archipel de Saint-Vincent – Les Grenadines est constitué de pas moins de 32 îles dont l’île principale est Saint-Vincent. La population totale est de 120 000 habitants, répartie de manière peu homogène puisque certains îlets sont totalement inhabités !


L’archipel est découvert le 22 janvier 1498 par Christophe Colomb, jour de la Saint-Vincent, d’où son nom. Les Caribs appelaient à l’époque leurs îles « Hairoun » (terre des bénis, des bienheureux). On peut le comprendre… l’archipel est un tel petit paradis !
Il reste longtemps préservé des luttes entre français, anglais et hollandais au XVIIème siècle, pour la conquête des Antilles. Il accueille même de nombreux fugitifs et réfugiés (indigènes puis esclaves noirs). Puis, non loin de la Martinique, français et anglais commencent à s’y intéresser et à se la disputer. Après diverses confrontations, l’archipel devient définitivement britannique en 1783.

Saint-Vincent – Les Grenadines obtient son indépendance de la Grande-Bretagne en octobre 1979. C’est donc un Etat indépendant et membre du Commonwealth. L’anglais est parlé avec un accent « vincentian »… auquel il faut quelques jours pour s’habituer ! La monnaie usuelle est le East Carribean Dollar (1 euro = 3,9 EC $ ).
L’archipel s’éparpille en une poussière d’îles volcaniques, sertis de bancs de corail… un vrai paradis tropical… pour les plaisanciers ! En effet, rien de mieux qu’une découverte tranquille à la voile pour apprécier pleinement la beauté marine des Grenadines. On naviguera plutôt le jour pour bien repérer les « cayes » (récifs) et divers hauts-fonds !








Nous avons fait halte tout d’abord à Bequia (prononcer « bekoué »). C’est la plus grande île dépendant de Saint-Vincent : sa superficie est de 18 km² et sa population de 6000 habitants. C’est une bonne dernière étape pour se ravitailler en eau, gasoil et denrées alimentaires ! On y trouve aussi un nombre impressionnant d’accastilleurs. Les infrastructures hôtelières sont très prisées des anglo-saxons et d’un haut-standing. Les pavillons des bateaux battent aussi anglais, américains et canadiens.






Une école : les enfants portent un uniforme très chic (chemises et bermudas pour les garçons, robes plissées bleu marine pour les filles !) !




Village de pêcheurs


Le mouillage au Port Elizabeth est très venté, les rafales dévalant des collines à 20-25 nœuds. Dans le sable, préférer l’ancre plate « FOB » plutôt que l’ancre charrue « CQR » plus adaptée à la vase… sinon, il y a risque de dérapage !



Vue sur le mouillage du haut d’une colline où ont été reconstitués les canons du Fort Hamilton qui assuraient la défense des positions britanniques, à la fin du XVIIème siècle





Les enfants, côté faune, une de nos visites nous a marqués : celle d’un hôpital pour tortues ! Un natif de l’île de Béquia, Orton King, s’est alarmé de la menace qui pesait sur leur survie même : en effet, les tortues sont pêchées pour leur viande, leurs œufs et leurs belles carapaces. Il a donc créé en 1995 de grands bassins dans lesquels il accueille toutes les tortues abimées ou menacées de l’être, en particulier les « bébés ». Ces dernières restent jusque l’âge de 5 ans, et ce sont plus de 800 tortues qui ont ainsi pu être sauvées et relâchées en mer.




















Pour visiter l’île, rien de mieux que la marche à pied ou éventuellement le taxi collectif, version « aérée ». Ici, pas besoin de faire du stop, régulièrement des touristes américains en 4*4 de location s’arrêtaient pour nous proposer de nous emmener, sympas !




Très belles plages de sable blanc et cocotiers… ainsi que quelques arbres en fleurs !













Dans toutes les îles des Grenadines, on nous a expliqué qu’un gros travail d’éducation à l’environnement est en cours… en effet, les habitants avaient pour habitude de laisser leurs déchets au bord de la route et de jeter leurs papiers parterre. Les emballages plastique se substituant au carton, ces gestes coutumiers sont d’autant plus nocifs pour l’environnement.


Un petit écriteau "no dumping" indique que les ordures ne peuvent être déposées au bord de la route




Notre dernière grande préoccupation du moment : la réparation du moteur de notre zodiaque ! Il a bien occupé Nicolas quelques jours, à plusieurs reprises… je crois que l’on a fait sensation auprès des bateaux américains avec notre « dinghy » (mot anglais)… un vrai sketch sur le ponton à chaque fois que l’on souhaitait rejoindre notre bateau : tout d’abord, notre petit zod’ orange des années 80s du siècle dernier dépeignait légèrement dans le décor des annexes grises d’aujourd’hui ; puis, une fois dedans, ils pouvaient voir Séverine écoper vigoureusement l’eau du port qui a avait eu le temps de s’infiltrer à travers le plancher, et Nico tirer une quinzaine de fois le « lanceur » du moteur, avant qu’un petit toussotement ne se fasse entendre. Là d’un coup de tournevis, il était parfois possible de démarrer ou alors le tout s’étouffait et il ne nous restait plus qu’à sortir les rames… finalement, à force de « démontages et remontages » de ce foutu moteur, Nico nous l’a ressuscité… et même sans starter, il remarche presque comment avant ! Well done !

Notre petite dinghy en pleine santé dans les Tobago Cays…

Nos dernières rencontres : à Sainte-Lucie, Richard et Sandra, accompagnés de leur fils de 7 ans Arthur. Tous les jours, ils doivent eux-mêmes assurer « la classe » à l’aide des cours par correspondance du CNED… ils ont depuis une grande admiration pour le travail accompli par les instituteurs !

A Béquia, nous avons rencontré Claire, suisse, qui fait du « charter » avec son mari (ils accueillent des vacanciers sur leur bateau pour leur faire découvrir les îles et la voile). Elle nous a raconté les 2 cyclones qu’ils ont vécus au mouillage, restés sur leur bateau, leur seul bien, pour le sauver… ça fait froid dans le dos ! Nous avons échangé quelques bouquins, comme il est chouette de le faire entre plaisanciers.