Le Venezuela est une république fédérale d'Amérique du Sud connue pour sa biodiversité et sa beauté naturelle. Selon la légende, Christophe Colomb, en débarquant au Venezuela en 1498 lors de son 3ème voyage, fut tellement épris par le paysage qu'il l'appela Tierra de Gracia (Terre de Grâce), qui est devenu le surnom du pays.
Chaque année depuis 1963, le 12 mars célèbre la « journée nationale du drapeau ».
À l'origine, le territoire de l'actuel Venezuela était habité par plusieurs peuples, dont des Caraïbes, des Arawaks et des Cumanagotos.
Le débarquement sur les côtes vénézuéliennes échoue car les bateaux espagnols lui livrent bataille. Il doit fuir vers Trinidad. Malgré deux autres tentatives en 1806 et 1810, l'indépendance ne se concrétise pas et le pays reste sous la domination espagnole.
De 1908 à 1958, le pays est dirigé par une succession de dictateurs militaires qui accèdent au pouvoir par coup d’Etat : Vicente Gómez, dit le barbare, Eleazar López Contreras, Isaías Medina Angarita, Rómulo Betancourt, en enfin Marcos Pérez Jiménez.
La chute de ce dernier en 1958 donne lieu au Pacte de Punto Fijo, qui précise le nouveau système politique. Les gouvernements sont alors élus démocratiquement, issus de trois principaux partis politiques. Le développement se construit autour des bénéfices de l'exploitation du pétrole vénézuélien et du libéralisme, créant d’importantes disparités sociales.
La population n’en restera pas un témoin passif… Pendant deux jours, les 27 février et 28 février 1989, le peuple se soulève à Caracas et aux alentours, suite à une explosion des tarifs, notamment des transports en commun. Le 2e jour, le président Carlos Andrés Pérez déclenche le Plan Avila et envoie l'armée contre la population révoltée, tuant entre 300 et 3000 personnes suivant les sources.
Chavez met en place des programmes d'alphabétisation des classes les plus pauvres, un système de démocratie participative, afin de mettre à contribution la population pour trouver localement des solutions, distribue 3 millions d’hectares de terres non cultivées aux paysans les plus pauvres. De nombreuses structures coopératives sont développées, des médias locaux associatifs naissent, et les services de nombreux médecins cubains (le gouvernement cubain forme plus de médecins que son système de santé n'en nécessite) sont "échangés" contre du pétrole pour améliorer rapidement le système de santé qui en a fort besoin.
Les réformes mises en place par le gouvernement Chavez visent également à une socialisation partielle de l'économie : l’objectif est de faire du Venezuela une société socialiste bolivarienne, indépendante des Etats-Unis, qui restent cependant le principal client pour le secteur stratégique des hydrocarbures. Cela explique le rapprochement avec Cuba.
La nationalisation du secteur des pétroles est un choix aussi idéologique que stratégique. La ressource, dont les réserves de la région du fleuve Orénoque sont énormes, représente 30% du PIB et 85% des exportations. Les secteurs des télécommunications et de la production d'électricité ont également été nationalisés. Les sociétés refusaient par exemple d'investir dans des régions jugées peu rentables…
De nouvelles lois sont ainsi rédigées concernant la réforme agraire, la banque centrale, l'exploitation d’hydrocarbures (gaz, pétrole), la fiscalité, le contrôle de monnaies et devises, etc.
Le gouvernement d'Hugo Chávez porte plainte, en mars 2004, auprès de l'Organisation des États Américains (OEA) contre le gouvernement de Washington, pour son soutien au putsch de 2002, affirmant avoir de nombreuses preuves de sa complicité.
Quelques mois plus tard, une grève massive est organisée par les patrons et les hauts fonctionnaires de la Pdvsa (Petróleos de Venezuela), principale compagnie de pétrole du Venezuela. Cette grève est un échec, suite à la résistance passive de la plus grande partie de la population, elle se traduit par le licenciement punitif d'un très grand nombre de cadres. La méthode est pour le moins autoritaire et expéditive…
Le 15 août 2004, Hugo Chavez est conforté dans son rôle de Président de la république à l'issu d'un référendum qu'il remporte avec près de 60% des voix. Chavez reçoit également le soutien de plusieurs pays latino-américains tels que Cuba, l'Argentine et le Brésil alors que les tensions augmentent entre le président du Venezuela et celui des Etats-Unis.
Le 30 juin 2005, Hugo Chávez signe un accord pétrolier entre le Venezuela et 13 pays des Caraïbes. D'autres accords sont signés par la suite avec Cuba et avec le Mercosur qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et la Bolivie. Depuis, un contrat aurait même été conclu avec l’Iran…
L'envers du décor... L'économie capitaliste vénézuélienne n'a pas été révolutionnée dans sa totalité. La famille Chavez se signale par son énorme fortune et son train de vie. Les classes moyennes qui s'appauvrissent (comme en Argentine, du fait entre autre d'une inflation à 17%) rendent le président responsable de la crise et forment la masse des manifestants anti-Chavez.
Et les troubles de la vie quotidienne restent nombreux : conflits liés à la drogue et augmentation de sa consommation, surdépendance vis-à-vis de l'industrie pétrolière et des fluctuations de sa valeur sur le marché alors que le pays recèle de nombreuses richesses agricoles inexploitées (le cacao, etc.), exploitation minière anarchique et outrancière, qui met en danger la forêt tropicale et les populations indigènes, dette extérieure importante et pression de l'OMC, volonté de la Colombie de renverser le gouvernement vénézuélien, grâce aux paramilitaires et à l'appui des Etats-Unis, conflit entre la bourgeoisie et les classes populaires..
En janvier 2007, Hugo Chavez a annoncé vouloir réformer en profondeur la constitution, afin d'aller vers la création d'une "République socialiste du Venezuela ".
En pratique, il a demandé et obtenu des pouvoirs spéciaux qui grâce à une « loi d'habilitation révolutionnaire » lui permettent de gouverner par décrets sans passer par le Parlement, dans les prochains dix-huit mois à partir du premier janvier 2007. Ces pouvoirs spéciaux sont limités aux thèmes sociaux (recentralisation des ministères de la santé, du logement et de la sécurité alimentaire), à la réforme agraire (distribution de toutes les terres non ou mal exploitées à des coopératives) et à la récupération par achats des services publics et industries stratégiques, privatisées dans les dernières décennies (électricité, eaux, télécommunications, industrie pétrolière et minière : fer, aluminium or et diamants). Ce programme est déjà en marche depuis un an, avec des répercussions variées : très critiqué par les grands propriétaires terriens dans le domaine agricole ; dans l'industrie pétrolière, les partenaires commerciaux étrangers doivent désormais se contenter d'une participation minoritaire dans toutes les sociétés, y compris le français TOTAL-FINA.