Puerto de Vita, Cuba (14-20 mai)


Avant de pénétrer dans la baie de Puerto de Vita, il est recommandé de contacter les autorités portuaires sur la VHF Canal 16 ou 77, pour annoncer sa venue. A l’entrée, pas de danger particulier, puis on emprunte un chenal assez étroit mais bien balisé. Il n’est cependant pas éclairé la nuit. Pour info, attention au port de Naranjo, à quelques miles de là, à l’est, des hauts-fonds de chaque côté de l’entrée obligent à faire une grande « boucle », un voilier anglais s’y est échoué il y a peu.

Dans la baie de Puerto de Vita, on déambule longuement dans la mangrove, il ne faut pas hésiter à sillonner entre les bouées rouges (à droite !) et vertes (à gauche… balisage spécial « Région B » !), jusque la marina que l’on voit au dernier virage. Un petit port de commerce la précède, on a visiblement pas le droit de s’y arrêter. Sur le ponton, un gardien nous attend pour nous aider à nous amarrer. Comme à son habitude, Séverine saute à terre (avec la légèreté d’un mammouth !), une amarre à la main. Ce qui ne semble pas au goût de l’employé qui demande, aussitôt Emilie à l’arrêt, que l’équipage remonte à bord.
En effet, tant que le pavillon jaune (« pavillon Q », de « mise en douane » qui signale que « l’on demande la libre circulation dans les eaux du pays visité ») flotte au vent, nous ne sommes pas autorisés à mettre pied à terre. Il est 15 heures, sous une chaleur harassante, 6 fonctionnaires vont défiler les uns après les autres, pour nous poser maintes questions, remplir des formulaires et inspecter Emilie !
Tout d’abord, nous avons la visite d’un médecin… qui nous déclarera non pas « aptes au travail »… mais à poursuivre notre périple dans son pays ! Il inspecte notre frigidaire et s’esclaffe « il est vide ?! », et oui, après 7 jours, nous n’avons plus beaucoup de mets frais à déclarer.
Puis, 4 fonctionnaires arrivent : un douanier, un représentant des autorités portuaires, du Ministère de l’Agriculture et le manager de la marina. Respectueux de notre embarcation, ils se déchaussent avant de descendre s’installer dans le carré et sortent une foultitude de papiers. Comme conseillé dans notre guide nautique, Nicolas avait préparé une feuille récapitulative caractérisant le bateau. En plusieurs exemplaires, elle est distribuée à chacun et s’avère très utile car correspondant aux renseignements demandés par les formulaires… la paperasse est ainsi plus vite achevée !
Après la séance d’écriture et les questions diverses, l’inspection de la nourriture à bord : on prie pour qu’ils ne nous demandent pas de nous séparer de nos précieux bocaux faits maison… ils sont compréhensifs et nous laissent en jouir pour notre navigation de 4 semaines future… ouf… on sait que l’on est dans un pays où il y a peu… et peu de gâchis… Un oignon et 2 citrons seulement, à la peau fripée et certes défraichis ne leur plaisent pas trop et partent à la poubelle.
La visite s’achève par la venue d’un cocker et son maître ! Il est orienté vers absolument toutes les équipés et planchers du bateau qu’il renifle consciencieusement… Après ½ heure d’exercice, son maître décide d’abandonner la recherche d’éventuelles substances illicites !
Enfin, un dernier représentant de l’Etat, du service de l’Immigration, vient consulter nos passeports et nous remettre notre « carte touristique », sorte de Visa. Etonnants, les passeports, à Cuba, ne sont pas tamponnés… ce qui doit faciliter la venue de touristes américains… Il est cependant interdit pendant 6 mois aux bateaux ayant fait escale à Cuba de se rendre aux Etats-Unis. Une Loi qui peut-être « détournée »… par un « détour » par les Bahamas… seul le formulaire de sortie du dernier port où l’on a débarqué, étant exigé.
Mais revenons à Cuba… l’ensemble des administrations nous demandent finalement de débourser entre 4 et 20 euros… et ceci contre un reçu ! Contrairement au Vénéz’, cet argent ira bien à l’Etat, et non dans les poches des fonctionnaires…

Un aperçu de la culture musicale cubaine, le marché artisanal Un jeune homme, qui vend des objets en cuir, propose à Nicolas de lui réparer sa tong en plastique qui se décolle… il ne voudra rien savoir du pourboire que nous souhaitions lui donner… juste un exemple de la gentillesse et de l’accueil de la plupart des cubains…











Bref, nous avons été impressionnés par la réactivité des responsables de la marina, à appeler les différentes administrations pour que les formalités d’entrée soient vite réalisées et que nous soyons libres de nos mouvements. Etonnés également de l’accueil courtois des autorités et leur facilité à parler anglais. Belle expérience et chapeau !
Pour les voileux, sachez que la dernière liste à jour des ports où l’on peut effectuer la clearance est sur le site de la Marina Hemingway de La Havane.

A la marina de Puerto de Vita, 35 places peuvent accueillir de nombreux bateaux… 5 sont en hivernage, 3 occupées par de gros catamarans pour touristes… et Emilie fut longtemps le seul bateau de passage, avant qu’un voilier canadien, français et hollandais ne nous rejoignent, la veille de notre départ à La Havane. Les employés sont très sympas et dispos… mais attendent un peu les clients ! La marina est connue pour être très sûre et un lieu où l’on peut venir se réfugier en cas de gros temps. En effet, enfoncée dans la mangrove, le port est très protégé… et infesté de moustiques ! La plage est à une heure à pied… la première ville accessible en taxi, seulement, c’est vrai que le site est un peu isolé, peut-être le seul défaut de la marina à déplorer… Autrement, laverie, douches, resto, épicerie, gazoil sont à votre disposition !
Pour contacter la marina, voici leur nouvelle adresse mail : explotacion@marinavita.co.cu

6 jours au ponton pour travailler d’arrache-pied à choyer Emilie : nettoyage intensif, rangements de printemps et diverses petites réparations… on n’a pas chômé (à part une matinée pour faire du change et essayer de trouver une connexion Internet…) ! Bientôt la visite de l’île... on a hâte !