Et oui, 2007 fût déjà riche en rencontres de personnalités peu banales, à l’occasion de diverses escales, et l’espace d’un moment… A La Coruna (Espagne), Jim et Jane et leur chat ( !), viennent du sud de l’Angleterre, ont démissionné de leur travail dans l’informatique et vivent sans trop de moyen sur leur bateau « Ruddles »… et dans ce port depuis 2 ans ! Ils nous ont été d’une aide précieuse dans la recherche de shipchandlers abordables pour réparer Emilie. Egalement à noter une discussion avec Jim sur les pompes de cale : on lui fait part de nos ennuis concernant l’évacuation de l’eau dans le fond de notre bateau. Car malgré une pompe de cale efficace, le tuyau est trop grand et l’eau revient sans cesse dans le puit de cale ce qui fait remonter le flotteur-contacteur, redémarrer la pompe et consomme de l’énergie. On pense donc à plusieurs solutions tel qu’un clapet (déjà tenté mais vite été hors d’usage, peut-être à cause du gasoil…), un siphon, un anti-siphon (avec quelle hauteur de col de cygne ?), etc. Jim nous dessine alors son bateau et commence à noter sur le dessin l’emplacement d’une dizaine de pompes-de-cale ! Il en a installé partout avec différentes sources d’alimentation électrique pour encore plus de sécurité. On est tombé sur Monsieur « pompe-de-cale » qui nous trouve un peu « légers » avec une unique pompe à bord. La discussion a continué sur le fonctionnement d’un anti-siphon tenté sur Emilie mais qui n’a jamais fonctionné. Nous nous contentons donc pour l’instant d’une pompe avec un clapet, déjà remplacé 2 fois. Le siphon ou l’anti-siphon devrait être plus sûr mais pas de place pour faire remonter le col de cygne suffisamment haut, au dessus de la sortie. C’est pompant… quelqu’un a une idée ?!
C’est aussi à La Coruna que nous avons fait connaissance d’Antoine et d’Evangéline, convoyant un gros catamaran destiné à faire du « charter » aux Antilles. Trentenaire, Antoine en est à sa 14ème traversée de l’Atlantique… impressionnant ! Ils vivent également sur leur bateau et de l’organisation de croisières à la découverte des fiords norvégiennes.
A Cascais (Portugal) on a rencontré Johane et Christine, suisses, qui ont fait construire sur plans, le bateau de leur rêve, le bateau « du futur » dans un chantier français : il est en aluminium, a la forme d’une soucoupe volante avec son roof transparent qui recouvre une partie du cockpit. L’intérêt ? C’est le confort de pouvoir veiller la nuit en étant protégé des vagues et embruns, intéressant par gros temps ! Leur monocoque comporte 2 safrans, 2 moteurs électriques (nécessitant cependant un groupe électrogène diesel qui alimente un énorme parc batterie… pas encore très développement durable !), etc. Bref, ils sont destinés à naviguer loin ! Lorsqu’on les a quittés, ils cherchaient une marina pour pouvoir sortir leur voilier de l’eau parce qu’ils ont décelé un vice de fabrication : les safrans sont fissurés… pas de chance, le chantier ne veut pas reconnaître son erreur tant que les safrans ne cassent pas. Nous espérons qu’ils ont trouvé une solution et ont repris la mer.
A Cascais, nous avons retrouvé Antoine et Evangéline sur leur cata qui attendaient une mer moins houleuse pour repartir… et se sont étonnés de nous voir arriver dans des conditions météos un peu sportives. Notre Emilie, petite et fine est suffisamment nerveuse pour bien négocier le passage de bonnes vagues !
Dans le complexe touristique de la marina où les restaurants sont hors de prix mais les bars abordables, nous sommes très bien accueillis dans l’un d’eux par un franco-portugais (zut, je ne retrouve plus son prénom). De retour du Brésil avec sa femme et son fils, il vient d’acquérir ce petit établissement : « le Barlinda » au décor rouge & noir et où nous nous reposons de journées bien chargées dans des canapés zébrés ! C’est kitch et bien sympa de siroter le cocktail du soir en écoutant notre hôte jouer de la guitare. Sa femme Arlinda est photographe et se lance dans la chanson, il nous a donné son CD, très agréable à écouter. Elle est souvent en vadrouille pour faire des expos photos et la promo de son disque. Si vous êtes dans le coin, passez prendre un verre au « Barlinda » !
A Las Palmas (Les Canaries), effervescence ponton 16 où les bateaux se préparent à la grande traversée. Nous rencontrons
Lili et Joël, heureux retraités qui viennent d’acquérir un Océanis 45, qui nous donne bien envie pour son confort et sa vitesse de navigation. Egalement
Joël et Micha, anciens marins pêcheurs… ils nous racontent cette profession certes bien rémunérée, mais très pénible et visiblement risquée. Joël est accompagné de son fils de 16 ans,
Ange, qui s’est formé et a travaillé un mois sur un bateau de pêche… il a décidé de ne pas poursuivre, trop usant, on le comprend, il trouvera bien sa propre voie.
L'heure de l'apéro, c'est sacré !
Juste en face de nous, un couple de suisses a construit son bateau en acier, 10 ans durant, ils tenaient un petit garage et, de l’auto au bateau, maîtrisent particulièrement bien ce matériau. Leur embarcation est un véritable char d’assaut, eux, ils ne risquent pas de sombrer ! Le pont est assez large pour que Joy, leur fille de 5 ans, puisse y promener tout autour sa poupée en poussette ! Joy nous a aussi offert de beaux dessins.
Mark l’australien est venu un jour nous voir et nous a avoué avoir « copié » l
’installation de notre précieux régulateur d’allure, équipier magique, un jour où nous nous étions absentés. Nicolas et son père Alain ont en effet mis en place une sorte de rondelle de bois cloutée sur la barre qui permet de réceptionner les cordages… rusé et très efficace ! Mark était tout content de savoir que notre système fonctionnait bien et a décidé d’appeler son régulateur « Nikolas » (prononcer à l’anglaise !). Espérons que cette invention non brevetée lui aura donné toute satisfaction !
Les dessins de Joy !
A Mindelo (Cap Vert), nous retrouvons
un couple de retraités croisé à Las Palmas, accompagné de leur petit chien Pitchoune qui monte sérieusement la garde sur le pont (plus mignon qu’effrayant !). Ils naviguent également sur un bateau très confortable, et on peut le comprendre, ils ont fait le pas de faire de leur embarcation leur résidence principale, chapeau !
Chapeau aussi à Alain, également passé au célèbre ponton 16, qui n’a l’usage que d’un seul bras, il est parti seul et « recrute » des équipiers au fil des escales pour un peu d’aide et de compagnie. Apparemment pas toujours facile, la navigation hauturière n’est pas aussi idyllique qu’il n’y paraît, les « bateau-stoppeurs » décident souvent de débarquer à la première occasion et de poursuivre leur voyage en avion. Avec une bonne dose d’humour, Alain a baptisé son bateau « Le Manchot ».
A Mindelo, nous avons aussi rencontré des expatriés français qui se lancent dans le business dans ce pays plein de potentiel, dans le domaine touristique : Sandro et son gîte dans les montagnes de Sao Antao ; puis, un ancien communicant venu de Paris (comme quoi ça mène à tout !) qui a fait construire un bar surplombant Mindelo, aujourd’hui assez couru et dans lequel Césaria Evora a enregistré son dernier tube. Et enfin, 2 bretons, arrivant comme nous à la voile, ont décidé de poser leurs valises et se sont mis en tête de racheter le Club nautique, où nous nous retrouvions tous les soirs, autour de musiciens de talent… ils ont aussi le projet d’acheter un catamaran et de faire du « charter » (là, on y croit moins, vue les rafales de vent dans la baie, la mer houleuse à sa sortie et le peu de jolies criques pour y emmener des touristes…). Bonne chance à eux dans leurs divers projets !
Marcel, retraité suisse, nous aura aussi marqué par son engouement pour la musique locale… toujours au Club nautique, tous les soirs, après le concert « officiel », il prenait sa guitare et chantait le mythique « Let it be », quelle pêche ! Avec un peu plus d’émotion, on a aussi eu droit à « Petit papa Noël », le 25 décembre, ça nous manquait !
A Mindelo, on se souviendra aussi de Carlos et sa famille, des seine-et-marnais (joli département !), venus visiter le Cap Vert (en avion, eux ils sont normaux !), et qui nous ont gentiment pris en auto-stop pour nous ramener à Mindelo, alors que le bus ne passait plus. Nous nous sommes recroisés à plusieurs reprises dans cette petite ville. Nous espérons que leurs vacances en France se sont mieux terminées qu’elles n’ont commencé, et qu’ils ont tous apprécié le dépaysement cap verdien !
Et voici pour nos rencontres 2007, au fil de nos 2 premiers mois de navigation… nous espérons en 2008 pouvoir créer davantage de contacts avec les autochtones… jusque là un exercice difficile avec nos quelques mots d’espagnol, de portugais ou la langue des signes que nous ne maîtrisons pas plus !
Bon vent, bonne navigation à tous sur terre et mer… et à bientôt !