Les enfants, vous êtes en photo dans le journal !
Le Cap Vert – La Martinique, 2080 miles (30 décembre – 16 janvier)


La beauté de la nature...
Notre copain, le régulateur d'allure
Peu de présence humaine au bout de notre longue vue donc, mais une autre
sorte de faune : pendant ces deux semaines, nous avons croisé des meutes de poissons volants. Ils filent à la surface de l’eau à une vitesse prodigieuse. La nuit, malheureusement pour eux, certains viennent s’échouer sur le pont du bateau, après un choc violent contre une voile, le taud ou tout ce qui peut s’élever invisible à leurs yeux dans l’obscurité. Quand on barre ou vient veiller, on a toujours la crainte de s’en prendre un en pleine tête… ils sont très rapides et certains atteignent la t
aille d’une bonne grosse sardine ! On dit qu’Eric Tabarly naviguait dans les alizés avec un casque intégral pour éviter un « accident de poisson-volant », sur un Pen Duick ou autre bateau certainement bien plus rapide qu’Emilie !
Les enfants, ces poissons sont comestibles mais on ne les mange pas car ils ne sont pas très bons et bourrés d'arrêtes. En plus, la plupart du temps, on les trouve morts et séchés par le soleil le lendemain matin, donc plus très frais.
Remarquez ces étranges ailes !
aussi d'autres animaux au cours de cette traversée : à plus de 600 Km du Cap Vert, on a hébergé un oiseau qui semblait perdu et épuisé. On a tenté de le nourrir et de l’abreuver sans succès. Il a survécu et s’est envolé le lendemain matin. Il est toujours étonnant de voir des oiseaux jusqu’au milieu de l’Atlantique… quelle énergie et quelle autonomie ! Un autre passager clandestin s’est posé sur Emilie et a vécu 4 jours avec nous, on a eu le temps de le surnommer « Pouic Pouic ». Il semblait épuisé et vieux... Au début on le logeait dans le cockpit pour qu’il puisse repartir en mer quand il le souhaitait mais régulièrement, surtout la nuit, on le retrouvait sous l'escalier de la descente. On lui a posé une assiette avec de l'eau et du pain, auquel il ne touchait pas… Au 4ème jour, il retrouvait le paradis des oiseaux… et on s’est sentis « bêtes » et tout orphelins !
Pouic Pouic aux pattes palmées !
Le dernier jour de la traversée, l’excitation monte… et c’est à celui qui verra la Terre en premier… Nicolas, bien sûr, vue la myopie façon taupe de Séverine, malgré ses lentilles de contact ! Qu’il devient alors jouissif de barrer avec quelque chose à regarder devant soi !!
Et déjà de nombreuses rencontres hétéroclites en 2007 !
A La Coruna (Espagne), Jim et Jane et leur chat ( !), viennent du sud de l’Angleterre, ont démissionné de leur travail dans l’informatique et vivent sans trop de moyen sur leur bateau « Ruddles »… et dans ce port depuis 2 ans ! Ils nous ont été d’une aide précieuse dans la recherche de shipchandlers abordables pour réparer Emilie. Egalement à noter une discussion avec Jim sur les pompes de cale : on lui fait part de nos ennuis concernant l’évacuation de l’eau dans le fond de notre bateau. Car malgré une pompe de cale efficace, le tuyau est trop grand et l’eau revient sans cesse dans le puit de cale ce qui fait remonter le flotteur-contacteur, redémarrer la pompe et consomme de l’énergie. On pense donc à plusieurs solutions tel qu’un clapet (déjà tenté mais vite été hors d’usage, peut-être à cause du gasoil…), un siphon, un anti-siphon (avec quelle hauteur de col de cygne ?), etc. Jim nous dessine alors son bateau et commence à noter sur le dessin l’emplacement d’une dizaine de pompes-de-cale ! Il en a installé partout avec différentes sources d’alimentation électrique pour encore plus de sécurité. On est tombé sur Monsieur « pompe-de-cale » qui nous trouve un peu « légers » avec une unique pompe à bord. La discussion a continué sur le fonctionnement d’un anti-siphon tenté sur Emilie mais qui n’a jamais fonctionné. Nous nous contentons donc pour l’instant d’une pompe avec un clapet, déjà remplacé 2 fois. Le siphon ou l’anti-siphon devrait être plus sûr mais pas de place pour faire remonter le col de cygne suffisamment haut, au dessus de la sortie. C’est pompant… quelqu’un a une idée ?!
A Cascais (Portugal) on a rencontré Johane et Christine, suisses, qui ont fait construire sur plans, le bateau de leur rêve, le bateau « du futur » dans un chantier français : il est en aluminium, a la forme d’une soucoupe volante avec son roof transparent qui recouvre une partie du cockpit. L’intérêt ? C’est le confort de pouvoir veiller la nuit en étant protégé des vagues et embruns, intéressant par gros temps ! Leur monocoque comporte 2 safrans, 2 moteurs électriques (nécessitant cependant un groupe électrogène diesel qui alimente un énorme parc batterie… pas encore très développement durable !), etc. Bref, ils sont destinés à naviguer loin ! Lorsqu’on les a quittés, ils cherchaient une marina pour pouvoir sortir leur voilier de l’eau parce qu’ils ont décelé un vice de fabrication : les safrans sont fissurés… pas de chance, le chantier ne veut pas reconnaître son erreur tant que les safrans ne cassent pas. Nous espérons qu’ils ont trouvé une solution et ont repris la mer.
A Las Palmas (Les Canaries), effervescence ponton 16 où les bateaux se préparent à la grande traversée. Nous rencontrons Lili et Joël, heureux retraités qui viennent d’acquérir un Océanis 45, qui nous donne bien envie pour son confort et sa vitesse de navigation. Egalement Joël et Micha, anciens marins pêcheurs… ils nous racontent cette profession certes bien rémunérée, mais très pénible et visiblement risquée. Joël est accompagné de son fils de 16 ans, Ange, qui s’est formé et a travaillé un mois sur un bateau de pêche… il a décidé de ne pas poursuivre, trop usant, on le comprend, il trouvera bien sa propre voie.
’installation de notre précieux régulateur d’allure, équipier magique, un jour où nous nous étions absentés. Nicolas et son père Alain ont en effet mis en place une sorte de rondelle de bois cloutée sur la barre qui permet de réceptionner les cordages… rusé et très efficace ! Mark était tout content de savoir que notre système fonctionnait bien et a décidé d’appeler son régulateur « Nikolas » (prononcer à l’anglaise !). Espérons que cette invention non brevetée lui aura donné toute satisfaction !Les dessins de Joy !
A Mindelo (Cap Vert), nous retrouvons un couple de retraités croisé à Las Palmas, accompagné de leur petit chien Pitchoune qui monte sérieusement la garde sur le pont (plus mignon qu’effrayant !). Ils naviguent également sur un bateau très confortable, et on peut le comprendre, ils ont fait le pas de faire de leur embarcation leur résidence principale, chapeau !



