Guadeloupe – Les Saintes (19-22 février)


Débarquant aux Saintes le 4 novembre 1493, Christophe Colomb a baptisé l’archipel Los Santos, pour honorer la fête religieuse de la Toussaint. Du fait de sa position avancée par rapport à la Guadeloupe et de sa grande rade assez profonde pour accueillir plusieurs vaisseaux, de nombreux combats navals y eurent lieu et opposèrent français et anglais, dont la célèbre bataille des Saintes, le 12 avril 1782. Trois forts ont été élevés sur le petit archipel pour défendre les positions françaises. Il fût ainsi baptisé « Le Gibraltar des Indes occidentales », point d’appui central de la défense des Antilles.
Ce n’est qu’en 1816 que le calme revient, lorsque les français reconquièrent les Saintes de manière définitive.

Cet archipel « miniature » est constitué de 9 îlots aux terres arides et très beaux rivages… c’est le paradis des plaisanciers ! Du coup, il y a foule au mouillage et les ferries inter-îles déversent leur flot de touristes pour une visite express, le temps d’une journée… on les retrouve juchés sur des scooters ! Une vraie poisse : pollution et vacarme assourdissant assurés ! En bons touristes nous aussi, nous sommes partis explorer l’île de Terre-de-Haut équipés de notre appareil photo et palmes & tubas… mais en baskets ! En effet, l’île ne fait que 6 km de longueur sur 3 km de largeur… même à pied, on en fait vite le tour, les « circuits » proposés par l’Office du tourisme sont très sympas.

Anse du Bourg


Emilie est très entourée !







Bourg des Saintes




La maison "bateau"

1ère séance de palmes, masques et tubas (dire "PMT" !)... et 1ères belles éraflures sur le corail !

Terre-de-Haut et Terre-de-Bas regroupent 3 000 habitants, l’îlet à Cabrit 1 seul et les 6 autres îles sont inhabitées. Terre-de-Haut (la plus à l’est) a été ainsi nommée par les marins au XVIIème siècle car c’est la première terre rencontrée par les alizés dans l’archipel et donc où ils débarquaient en premier d’Europe.

Terre-de-Bas est plus grande et sa végétation plus fertile que Terre-de-Haut. L’île est peu visitée par les touristes et les gens y sont paraît-il très accueillants. Malheureusement peu accessible en bateau car les anses à l’ouest sont très exposées et souvent houleuses.



Ilet à Cabrit et Terre-de-Bas






Partons à la découverte de Terre-de-Haut… Les Saintois sont d’origine bretonne, poitevine et normande. La terre n’a pas trop connu le travail des esclaves noirs car elle était trop sèche pour supporter la culture de la canne à sucre. Les descendants gardent encore les traces de leurs origines celtiques sur leurs visages au teint clair et aux yeux bleus.
La vie saintoise est toujours très dépendante de la pêche, et du tourisme depuis les années 60.




Les pélicans eux aussi pêchent et avec leur long bec, semblent bien se débrouiller !












Le site est en effet assez exceptionnel : relief bien dessiné dans lequel s’enchâssent de belles plages où les fonds valent le coup d’être explorés, villages peuplés de « maisons de poupées » colorées et décorées de dentelles de bois. Les toits en tôle permettent de récupérer les eaux de pluie. L’usine de désalinisation, produisant une eau trop cher (11 euros le m3) a fermé. L’eau, tout comme l’électricité, vient de Guadeloupe par des canalisations sous-marines, les plus longues d’Europe.




Plage de Pompierre








Les Saintes sont membres depuis juillet 1997 du Club très fermé des plus belles baies du mondes : la baie dite du « Pain de sucre » est réputée figurer parmi les trois plus belles du monde, après celle de Rio et d’Along au Vietnam.







Les Saintois attachent beaucoup d’importance à leur maison en bois aux couleurs vives et parées de frises traditionnelles. On appelle ces cases créoles les « kaz an nou ».



Les lambis, de gros coquillages, bordent les allées du cimetière et permettent d'y déposer des cierges, qui malgré une ambiance très ventée restent allumés ! C'est très joli et "sioux" !





Le fort Napoléon domine la baie des Saintes. Conçu à l’origine pour faire face à l’Angleterre, il ne sera jamais utilisé à des fins militaires, car achevé en 1867 après 23 ans de travaux… et la fin du conflit avec les anglais. Pendant la 2nde guerre mondiale, le fort devient prison politique où l’on enferme les opposants au régime de Vichy et ceux qui tentent d’aider les gaullistes à quitter la Guadeloupe pour rallier Londres, via La Dominique, alors possession anglaise.



La visite guidée du musée du fort est bien faite et intéressante. Elle porte sur l’histoire, le patrimoine de l’archipel et ses traditions. Le panorama sur la baie est aussi assez exceptionnel. Autre curiosité : son jardin botanique, parrainé par celui de Monaco. Pas de fleurs mais des espèces endémiques de cactus.



Ces cactus ont des noms assez amusants... et imagés : "Tête à l’Anglais", "cactus cierges", "raquettes à fleurs jaunes", "raquettes volantes"









Côté flore, on retrouve l'arbre à pain et au bord des plages de nombreux mancenilliers. Ils sont cerclés de rouge car dangeureux : le lait qui sort de leurs feuilles ou de leurs fruits (qui ressemblent à de petites pommes) est toxique et provoque des brulûres. Franck nous a expliqué que l'on pouvait aussi les reconnaître par leurs feuilles, en forme de "pics". Il faut éviter de se mettre à l'abri sous ces arbres par temps de pluie !













L’Association Saintoise de Protection du Patrimoine (ASPP) veille à la préservation de la flore : le cactus Melocactus intortus est par exemple en voie de disparition car abondamment par les touristes, en souvenir ! Les plantes menacées sont placées dans des pépinières puis replantées.

Côté développement durable, à signaler à nouveau des éoliennes… mais lors de l’ascension du sommet du Chameau (dont la bosse culmine à 309 m !), on a bien failli trépasser, asphyxiés par les fumées noires d’une déchetterie à ciel ouvert, beuhhh !








Dernière curiosité du fort : les iguanes ! Ils grimpent en toute liberté dans les arbres autour du fort et se laissent photographier allégrement ! Les mâles ont une crête plus longue (et sont paraît-il plus beaux !), les jeunes sont de couleur verte vive, les plus anciens plutôt gris. Leur peau écailleuse est d'une couleur lui permettant plus ou moins de se fondre dans le paysage et ainsi d'échapper à leurs prédateurs. Ils ont été introduits dans l’île par les Indiens qui les mangeaient. Jusque il y a peu, on en faisait des portefeuilles, sacs ou chaussures. Leur espèce est aujourd’hui protégée.
Mâme ou femelle ? Jeune ou d'âge mûr ?





















Et enfin pour être exhaustif, une dernière espèce d’énergumènes à vous signaler : des milliardaires ! Regardez plutôt ces bateaux de folie (non, pas jaloux !).
Le chapitre guadeloupéen est ainsi clôturé !

Parmi nos rencontres guadeloupéennes, nous n’oublierons bien sûr pas Vanessa, Emmanuelle, Franck et Yann.
Mais aussi : à Pointe-à-Pitre, Pierre et Delphine qui reviennent d’une année de navigation dans les Petites Antilles et le Vénézuela… ils nous ont donné de nombreux bons tuyaux ! Leur voyage en bateau à voile s’arrête là pour eux. Ils vendent leur très beau bateau en acier, à aller visiter sur www.ginkgoavendre.over-blog.com

Merci aussi à Anne-Marie et Bernard, heureux retraités qui naviguent depuis 10 ans et ont pu nous parler de leur expérience de l’Océan Pacifique… et à tous les Guadeloupéens qui nous ont aidés à nous orienter, nous ont pris en auto-stop et avec qui nous avons eu des échanges enrichissants !

Bon vent et bonne route à tous !
Notre aventure continue vers Sainte-Lucie, Les Grenadines et le Vénézuela... si Emilie le veut bien ! A bientôt !!

Guadeloupe – Basse-Terre (18 février)


Retour rapide à Basse-Terre, au large de la capitale administrative, pour une escale technique : récupérer notre commande de mousse pour refaire un matelas plus confortable et respectueux de notre « épine dorsale », qui se fait vieille ! Bon à savoir pour les plaisanciers : il reste 3 usines de fabrication de mousse dans les Petites Antilles, en Martinique, Guadeloupe et à Barbade.

Mouillage peu protégé et rouleur à la sortie de la marina… et la plage au sable noir fait un peu moins rêver que celle de Capesterre !


















Sur notre route, de belles rencontres, celui-ci sera notre prochain bateau... on peut toujours rêver !