Les Bermudes – Les Açores, 1 800 miles (18 juin – 4 juillet)

Bien arrivés le vendredi 4 juillet à 6H du mat’, après 16 jours de mer.

Heureux de pouvoir prendre une vraie douche, avec le shampoing qui mousse sur la tête ;
Heureux de ne plus effectuer chaque petite tâche quotidienne sur un sol qui se dérobe sous nos pieds ;
Heureux de voir d’autres décors que la ligne monotone de l’horizon ;
Heureux de pouvoir déployer ses jambes de plus que quelques pas saccadés ;
Heureux de dormir une pleine nuit dans des draps moins trempés d’humidité ;
Heureux de re-manger des fruits frais ;
Heureux d’apprendre la libération d’Ingrid Bétancourt et de 14 otages colombiens & américains.



Le port d´Horta, ile de Fayal


A part cela, Emilie a avancé vite, poussée par un vent inconstant dans sa force et sa direction… ses voiles se sont adaptées !
Le stock de gasoil fût relativement peu entamé, le stock de bouquins, oui ! Encore de nombreux échanges de bons romans à effectuer avec d’autres équipages.
La pêche fût loin d’être miraculeuse : par 3 fois, un gros poisson à grandes dents s’est tout simplement permis de sectionner le bas de ligne en acier, rien que ça ! Après cela, un vague sentiment d’appréhension nous titillait dès lors que nous décidions de nous baigner… l’effet « Dents de la mer », sans doute !
Nos amis fidèles les cargos


Souvenir de cet inoubliable Concert de l’Atlantique


Quelle autre péripétie très intéressante vous conter ?! Ah oui, le fameux épisode du changement de voile, dont Nico se souviendra longtemps !
« Il était une fois »… un génois qui commençait à se découdre sérieusement au niveau de la bordure, une nuit à 5H du mat’. Pour limiter les dégâts, nous décidâmes de le « sortir » et d’appeler son remplaçant : un 2ème génois, tout beau tout propre en stock. La manip’ est plutôt classique. Dans une mer bien formée, on met en route un peu de moteur pour garder Emilie face au vent et manœuvrer plus facilement les voiles. Pas de bol, une écoute tombe à l’eau et vient s’enrouler autour de l’hélice. Le moteur stoppe net, l’écoute est coincée et Nico n’a plus qu’à aller plonger dans une eau glaciale, équipé d’un masque & tuba. Séverine prie pour qu’il ne se prenne pas un coup de coque sur la tête, sous l’effet d’une vague, ce qui ne fait jamais trop de bien… Nico triomphe et remonte sur le pont. On affale la voile d’avant, on enfile la nouvelle, qui s’élève gentiment, à l’aide d’une drisse. Tout semble presque réglé, mais au ¾, elle se bloque… après maintes tentatives, rien à faire.
Nico n’a plus qu’à accomplir un 2nd exploit sportif pour sauver la situation. Harnaché, il grimpe au mât, puis suspendu dans l’air, fait le saut de l’ange pour se retrouver agrippé à l’enrouleur à l’avant. Et là, de vicieuses vagues le font tournoyer autour de l’axe, tel un la boule d’un bilboquet. Séverine, en bas, tenant la barre d’une main, la drisse assurant Nico de l’autre, vire au blanc, horrifiée et se sentant totalement impuissante. Dans un moment de répit, Nico arrive à donner le coup de clé alène qui va bien pour refixer les vis de fixation des tubes de l’enrouleur. Puis il demande à redescendre. La voile peut désormais être hissée allégrement, ouf. Nico a le teint verdâtre et est épuisé.

La voile déchirée et sa remplaçante… Un changement de voile = une Sév blanche et un Nico vert


En transat’ retour, la mer n’est pas toujours très docile


Pour nous réconforter, nous avons droit à de bons petits desserts, guidés par la main du Maître de la pâtisserie Alain… et Nico apprend vite !

Les enfants, lequel préférez-vous ?!


Miam les muffins !

Miam les pains au chocolat et les croissants !!!

Et Miam le pain !!




Et pendant ce temps Sév bosse (pour vous !) sur le blog… ou barre sous la pluie, moi, froid jamais !







Nous profitons quelques jours de la beauté et tranquillité de l’île de Fayal. Nous repartons bientôt, probablement jeudi 10 juillet, direction l’Espagne !