Venezuela, Les Iles (1er – 5 avril), suite

Avec les photos, c'est mieux... les voici, les voilà !
Nous sommes allés mouiller une nuit à Cubagua, qui fait partie du même État que Margarita (Nueva Esparta). L’île n’a pas très bonne réputation, quelques vols de dinghies ont été recensés récemment…











Nous y avons pourtant passé une superbe après-midi. On a débarqué à terre et avons visité la première ville espagnole, dont nous vous avons déjà parlé, Nueva Cadiz. Elle a été détruite par un raz-de-marée, ce que l’on comprend, car l’île est petite et toute plate
Une petite fille, « Heidi » (version phonétique !) nous a accompagnés pendant notre longue marche sur les cailloux parsemés de cactus… pieds nus… et avec le sourire !
Sur notre chemin, nous avons rencontré Paolo, guide officiel (avec un vrai badge !) qui nous a donné de nombreuses explications, de très jolis coquillages… et nous a même fait soigneusement signer un registre de passage !
















Bien escortés par Heidi et Paolo




A mon retour, c’est comme ça que je veux bosser !


Les quelques pêcheurs présents sur l’île habitent dans des maisons très sommaires. Population fervente, ils se sont confectionnés leur petite église. Heidi nous a donné des coquillages peints, en échange sa maman avait besoin de lait, denrée rare au Vénéz’ et on lui a offert un petit tee-shirt.





Le lendemain matin, au petit déj’, toujours vivants et en pleine forme. Attention cependant, ne pas mouiller seuls à Cubagua et Coche (non loin).

Les pirates ont dû avoir peur de « Nico, le mafioso ?! »


Direction le port de Cumana. Sur la route, près de 35 nœuds de face… on nous avait pourtant dit qu’il n’y avait pas de vent au Vénéz’ !
Bizarre de se retrouver attaché à un ponton, cela ne nous était pas arrivé depuis 2 mois !
Voici pour la marina et son petit centre commercial. On y a fait les papiers d’entrée dans le pays. On est cette fois-ci obligés de passer et « payer » un intermédiaire car les démarches sont complexes et demandes de « pourboires » nombreuses & peu négociables… Bienvenue au Vénéz’ !
Etonnant aussi… dans ce petit port, Emilie a retrouvé un pote : « Nacouda », un autre Dufour 4800, qui lui vient de Bretagne ! Avec l’équipage, Philippe et Francine, on a passé une très bonne soirée musicale, Philippe à la guitare et au chant, Nico à l’harmonica !













Le marché très animé





Sous une chaleur harassante, il était temps de repartir en mer… Viviane et Robert ont souhaité rentrer en Normandie pour la gestion de leur hôtel et n’ont donc pas poursuivi.
Avant de rejoindre le monde urbain de Porto La Cruz, nous avons suivi Jo et Serge pour une pause « nature » dans le Parc National de Mochima, ainsi classé depuis 1973. Les paysages sont restés très sauvages et ont des airs d’Ecosse, avec la chaleur en plus ! Quelques plages accueillent le w-e les Vénéz’ du continent et la succession de petites îles hébergent de nombreux mouillages très tranquilles. Une nouvelle fois, proches du continent, il est plus prudent de ne pas y dormir seuls.
Nous avons fait escale dans la mangrove, tout au bout des méandres de la Péninsule de Manare. Super tranquille mais isolé, nous avons choisi de mouiller « à couple » : Tchevere a crocheté son ancre et Emilie est venue s’amarrer tout du long.
















On est allés inspecter de près la mangrove… et les perroquets !

Cet espèce de « crayon » que Séverine tient entre ses mains (elle n’a plus l’habitude !), n’est autre que le fruit du palétuvier. Serge nous explique que quand il est mûr, il tombe et se plante « tout droit » dans la vase. Il se développe et vient s’entre-mêler avec les racines existantes, ce qui nous donne ce buisson foisonnant de brindilles de bois. A marée haute, le « crayon » se plante dans l’eau, est emporté par le courant et part donc « coloniser » d’autres rivages. C’est ainsi que les îles du Parc en sont bordées, étonnant, non ?!














Le lendemain, nous avons fait une superbe navigation dans le Parc.


C'est reparti... et les paparazzis sont de sortie !

















































Et nous avons croisé de nombreux pêcheurs, dans des eaux connues pour être très poissonneuses.





Puis retour sur le continent et à la civilisation, en arrivant par la mer à Porto La Cruz, avec encore de belles couleurs d’eau brillante…










Et là, nous ne sommes pas les seuls à vouloir faire notre entrée… de nombreux pétroliers attendent leur tour, ancrés au large.









Venezuela, Les Iles (24 -31 mars)

On a tenté de vous décrire le contexte politico-socio-économique du Venezuela dans un précédent message (et on vous a sans doute saoulés !)… tout cela pour vous dire que… malgré les efforts du gouvernement Chavez à rétablir les disparités sociales, il n’en demeure pas moins une insécurité assez forte dans les grandes villes du Venezuela ou les zones isolées. Les attaques à main armée (arme à feu ou simple couteau) ne sont pas rares contre les piétons, automobilistes ou même les embarcations, pour leur dérober argent et objets de valeur. Il s’agit donc de prendre quelques précautions pour se prémunir au mieux de ce genre d’expériences désagréables.
Venez ou pas Venez ? Info ou Intox ? On ne va tout de même pas louper cela !
Avant notre départ pour le Venezuela, à Grenada, les rumeurs sont allées bon train à propos « d’attaques » contre des voiliers. Un gros bateau à moteur américain, souhaitant faire escale une nuit aux îles Testigos, nous a même demandé de naviguer à ses côtés jusqu’à l’archipel… et quelle était, je cite, notre « strategy against pirats ? »… vous l’aurez compris, nous parlons bien des « pirates des Caraïbes », version moderne ! Les enfants, vous avez tous vu les films ?! Pour votre info, l’un d’entre eux a d’ailleurs été tourné dans les Grenadines à Saint-Vincent et il est possible d’en retrouver certains décors dans un restaurant sympa tenus par des français à Cumberland.



On a commencé un peu s’inquiéter de toutes les rumeurs amplifiées qui circulaient à Saint-Georges où nous étions au mouillage… dans une marina, on appelle cela « radio-pontons », c’est-à-dire des informations qui sont déformées et interprétées par chacun lorsqu’elles circulent. On nous a ainsi parlé de « guerre ouverte » depuis 2 mois au Venezuela avec rapatriement des expatriés, d’attaques violentes et sanglantes contre des bateaux, etc. On a donc fait quelques recherches sur le site Internet du Ministère des Affaires étrangères, ambassade de France à Caracas, un site pour plaisanciers sur la sécurité en mer, etc. Rien à signaler de plus que d’habitude, à part en effet deux braquages récents de bateaux français avec blessés graves… l’un d’entre eux était lié à une affaire de drogue.

Après digestion de toutes ces informations, on a décidé de tenter l’aventure mais de ne pas descendre seuls au Venez’… on s’est joints à Octopus et Tchevere (ce qui veut dire « Tout va bien » en espagnol !), aux équipages bien sympas : Robert et Viviane, qui habitent… Lillebonne, en Normandie… à quelques kms seulement du chantier de Tancarville où nous avons préparé Emilie pendant 6 mois ! Le monde est petit !
De gauche à droite : Robert, Serge, Sev, Viviane et Jo
L’autre équipage : Serge qui navigue depuis 20 ans dans les Antilles et le Venez’ et Jo dont la fille habite le Venez’… on était donc des mieux informés et escortés ! Et tous deux nous ont enivrés de leur accent du sud si joliment chantant (et nous, il paraît qu’on a l’accent parigot ?!!).



Octopus, le beau Sun Odyssey de Robert et Viviane




Direction donc les îles tranquilles des Testigos ! Pour y aller, une nav’ de nuit, aidée de plus de 2 nœuds de courant… on n’a plus l’habitude de flotter ainsi sur un tapis roulant !


L’archipel semble juste coupé du monde et du temps… Elle est habitée de quelques familles de pêcheurs bien sympathiques, qui vivent dehors ou dans des maisons très simples. Ils vendent le produit de leur pêche à des « Lanchas » qui transportent les poissons à Isla Margarita ou sur le continent. On a voulu leur en acheter, ils nous ont rempli notre annexe en moins de deux… et gratuitement ! C’est Robert qui nous a dépecé tout cela, pour des dorades à manger crues, en filets dans la poêle ou même séchées ! On s’est régalés.



Les lanchas, gros bateaux à moteur, transportent habitants et marchandises entre les îles
















Une barque taxi vient chercher les enfants pour les emmener à l’école, sur une autre île de l’archipel




Et qui dit eaux poissonneuses, dit aussi de nombreux prédateurs : dans l’air, des « troupeaux » d’oiseaux dont on admire le vol plané au fil de l’eau et le plongeon énergique pour y attraper leur proie.

















On a mouillé successivement devant les Maisons des pêcheurs, puis Playa Real, face à l’Océan ! Le mouillage est très venté et un peu rouleur, mais quelle vue ! De ce côté de l’île, « siège » le fameux Chun Chun, il est un peu le « pacha » de l’archipel et du fond de son hamac est toujours très accueillant.
L’eau est magnifiquement claire et turquoise, il est tentant d’y passer sa journée… sauf quand l’on tombe nez à nez avec une méduse, ça Séverine n’aime pas, mais vraiment pas !














Sur l’île Testigos Grande, nous avons fait une très belle ballade, pour arriver au sommet, qui culmine à 246 m, tout de même ! La vue d’en haut sur l’archipel vaut le coup de s’attraper quelques épines de cactus et d’être ensevelis sous les mouches ! Malgré la chaleur, Jo et Serge nous avaient utilement conseillé de nous équiper de baskets et vêtements longs.



































Et que donnent le Venezuela et l’environnement ? D’après Jo et Serge, il y a beaucoup à faire dans le pays sur ce thème, car les Vénézuéliens ne sont peu préoccupés par cette question… on constate d’ailleurs que les autochtones ont pour habitude de jeter facilement leurs papiers par terre… Le recyclage des déchets n’est pas organisé et l’énergie est tellement bon marché, qu’il n’est pas vraiment question d’en réduire la consommation.
Sur les merveilleuses petites îles des Testigos, on a découvert sur la côte au vent, que les jolis petites plages recevaient tous les détritus jetés dans l’Océan Atlantique, regardez plutôt le résultat de ce massacre… une vraie collection de bouteilles en plastique !














Quel dommage, la côte est pourtant si belle !










Certains bateaux restent des mois dans ce petit paradis… on le comprend, mais la découverte d’autres îles nous appelait !

En route, pour l’Isla Margarita. Le nom, d’origine grecque signifie la « perle »…
La main de l’homme est passée par là et n’a pas fait dans le détail… A Porlamar où nous avons mouillé, des tours en béton ont poussé comme des champignons. Certaines sont vides ou inachevées. C’est aujourd’hui une capitale commerciale de 200 000 habitants, où il est intéressant de faire son shopping car tout est détaxé. Si vous avez des sous pour remplacer votre annexe, c’est l’occasion ! Pour effectuer votre avitaillement, rien de mieux que l’hypermarché Sigo, achalandé comme on ne l’a jamais vu dans les Caraïbes, on remplirait 3 caddies de denrées alimentaires, tellement tout nous donne envie, et à un prix des plus compétitifs (On y trouve même du Nutella, du vrai, Nicolas était aux anges !) !
Cela vaut le coup d’aller faire un tour tout de même dans le vieux centre-ville : la Plaza Bolivar est très animée et l’église San Nicolas de Bari joliment colorée. Pour le reste, les mouillages à l’ouest de l’île, plus sauvage, sont à proscrire car un « gang » y a fait son quartier général.

Nous avons visité en bus le nord est de l’île : la Playa El Agua accueille de nombreux Vénézuéliens le dimanche sur 4 Kms de sable blanc et cocotiers, encombrés de nombreux petits restaurants. Le reste de l’île est paraît-il assez aride et peu développé.