Les Grenadines (Grenada) – 14 à 23 mars

Les Grenadines de Grenada sont constituées de 2 îles : Carriacou et Grenada.

Halte à Carriacou pour une nuit et effectuer les papiers d’entrée dans le pays (la « clearance »).

« Tyrell Bay » est l’un des mouillages les plus tranquilles des Grenadines. La baie est immense et ne paraît donc pas surpeuplée… Au nord, un abri anti-cyclone est enserré dans la mangrove. Une marina est en cours de construction. De petits restaurants se sont installés, dans une ambiance festive et musicale, jusque tard le soir.



Carriacou vient de « karyouacou », une appellation amérindienne, et ses premiers colons ont été des français, pêcheurs de tortues.
L’intérieur de l’île est vallonné et mérite une visite. Ce que nous avons fait à pied sous un soleil de plomb pour rejoindre Hillsborough où se trouvent les bureaux de douane et d’immigration.





Sur notre route, pause sur de superbes plages de sable blanc. Maintenue hors de la fréquentation touristique, l’île nous a semblé relativement « sauvage » et avoir préservé son caractère authentique… les habitations sont parfois mêmes très insolites !


Il s’agit bien d’un container, transformé en maison !








Le lendemain, nous avons vogué vers Grenada. L’île fut baptisée « Conception » lors du 3ème voyage de Christophe Colomb en 1498. Plus tard, des navigateurs espagnols lui donnèrent son nom actuel, comparant ses sommets verdoyants aux montagnes dominant la ville andalouse de Grenada. Ce nom fut conservé par les anglais qui dès 1609 tentèrent une colonisation. Puis s’ensuivie le scénario « classique » de lutte entre les Caraïbes, anglais et français, se soldant par la concession de Grenada au Royaume-Uni en 1783… et comme toutes les autres, l’île est fière de son indépendance et adhésion au Commonwealth en 1974.



Grâce à son sol volcanique, Grenada était propice à l’agriculture. Après l’abolition de l’esclavage, de nombreux domaines furent divisés entre petits propriétaires. Ils firent prospérer leurs cultures (noix de coco, bananes) et grâce à sa culture intensive de la noix de muscade, Grenada prit le nom de « l’île aux épices ». Ainsi, le pays tire une grande partie de ses ressources de l’agriculture et aussi du tourisme, en particulier anglo-saxon.


L’île a en effet beaucoup d’atouts ! Au centre, l’île est en reliefs et couverte d’une forêt verdoyante : on peut voir une végétation foisonnante et tropicale, ainsi que de nombreuses cascades. Les plages sont très belles.
















Les Concord Falls





















Côté faune, des perroquets !

Une route circulaire longe le littoral, une autre traverse le pays et nous donne le vertige par ses côtes abruptes et descentes à pic. Il est facile et économique d’emprunter les nombreux taxis collectifs qui transportent habitants et marchandises, c’est souvent assez folklo et sympa ! Dans un concert de klaxons, les conducteurs s’interpellent et font la course, mieux vaut circuler en 4*4, qu’en twingo. C’est d’ailleurs vrai : peu d’autochtones possèdent une voiture, mais lorsque c’est le cas, ils roulent dans de gros cylindrés. Dernière remarque concernant la « sécurité routière » : pas la peine d’essayer de traverser sur des « bandes blanches », ils n’ont que faire des piétons !











Après la cascade, direction… la chocolaterie, on ne pouvait pas rater cela… tellement notre amour du chocolat est intense (et quotidien !) ! Et vous les enfants, vous aimez le chocolat ?!


Bienvenue à la Grenada Chocolate Company !







C’est Henri qui nous a expliqué la fabrication de cette gourmandise pour petits et grands

Henri tient à la main une cabosse, récoltée par les agriculteurs sur les cacaoyers. On l'ouvre en deux pour y extraire les graines de cacao, enrobées d’une pulpe blanche sucrée, appelée « mucilène ». Elles sont nettoyées à la main, puis déposées dans de grandes cuves pour provoquer leur fermentation, durant 5 à 9 jours. On les couvre de feuilles de bananiers et de sacs en jute.

La fermentation est produite par le sucre contenue dans la pulpe, qui se liquéfie. Le processus chimique active des enzymes contenus dans les graines, qui donnent le parfum de cacao et sa couleur brune.




A l'issue de la fermentation, la pulpe mucilagineuse disparaît complètement, seules les graines fermentées subsistent.










Un cacaoyer























Les graines sont alors déposées dans de grands plateaux en bois pour être séchées, pendant 5 à 7 jours. C’est une étape délicate car si elle est trop lente, les graines peuvent perdre leur goût, si elle est trop rapide, le parfum devient trop amer.



Pour les sécher au soleil et les oxygéner parfaitement, des employés (adultes et enfants !) les retournent toutes les ½ heures… en labourant les plateaux avec leurs pieds ! En cas de pluie, les plateaux roulent sous des toits en tôle.









Une fois séchées, les graines sont alors baptisées « fèves ». Elles sont polies et triées par taille à l’aide de machines. Stockées dans des sacs en jute, elles sont prêtes à être utilisées par la fabrique de chocolat de Grenada ou à partir à l’exportation. La petite usine où « l’or noir » coule à flots, n’est malheureusement plus ouverte au public.











La visite se termine par une dégustation de chocolat chaud fondue, moment mémorable ! Et de l’achat de quelques tablettes souvenirs !

A Grenada, on est aussi allés se promener à Grenville, ville populaire et animée… et ne manque pas de couleurs !


























Nous avons également visité Saint-Georges bien sûr, où nous avons mouillé, dans The Lagoon, non loin de la marina de Grenada. Au Yacht Club, bon plan : les douches sont gratuites ! Un bonheur, lorsqu’on a l’habitude de se laver à l’eau de mer, couronnée d’une petite touche finale d’eau douce.

Une autre marina est en construction et accueille déjà de sacrés yachts. Elle devrait malheureusement couvrir une partie de la zone de mouillage actuelle et privilégier les clients aux gros moyens…
















Et déjà de magnifiques yachts
La nouvelle marina, amenée à grandement se développer









Les quais du centre-ville ont été joliment réhabilités dans un style « victorien ». Un long quai accueille en particulier les paquebots, d’où débarquent des centaines de touristes américains qui viennent envahir la ville le temps de quelques heures.

















Le centre-ville est une succession de rues escarpées au flanc de ses collines. Les marchés au poisson, légumes et abattoirs sont très pittoresques.















Notre « longue » escale a été l’occasion de régler notre problème d’eau douce à bord… Ouïe, lorsque nous avions fait le plein au Cap Vert chez les pêcheurs, l’eau contenait en fait de multiples particules… nous avons pu vider et nettoyer le réservoir central, dont l’ouverture est assez grande pour y passer la main… et une éponge ! Le réservoir qui alimente la salle de bain est au contraire souple… impossible d’y avoir accès… le traitement au « Steradent » et les nombreux rinçages n’y ont rien fait ! A Saint-Georges, les accastilleurs se fournissent aux Etats-Unis, au dollar en baisse par les temps qui courent. Dotés d’un euro fort, nous avons pu remplacer notre réservoir et la tuyauterie qui était sûrement d’origine… et enfin pouvoir retrouver une vraie salle de bain !

L’étape à Grenada est aussi l’occasion de préparer notre venue au Vénézuela, avec quelques précautions à prendre… je dois rendre ma plume et quitter mon clavier car nous n’avons plus trop d’énergie à bord… il faudra que l’on vous raconte nos échanges avec un bateau américain, très stressé par les « attaques » récentes contre des plaisanciers. A suivre !


Quelques vérifications en haut du mât et la mise en place d'un "remonte-dinghy" pour les prochaines nuits dans les îles du Vénézuela