Découverte de l’Ile de Gran Canaria, 08/12

Nous devions initialement faire escale au nord de l’archipel, une petite île paraît-il paradisiaque (rattachée à celle de Lanzarote), appelée La Graciosa, recommandée chaudement à plusieurs reprises… Dans la série, « Séverine aime bien être malade en bateau », voici que je n’ai pas trouvé mieux que de m’attraper une méga allergie sur les mains, dont l’origine reste toujours un mystère ! Notre arrivée étant prévue un 6 décembre, jour férié en Espagne (ils fêtent leur Constitution), nous avons préféré « tracer » vers une île plus importante… histoire d’être sûrs d’avoir la joie d’être accueillis aux urgences d’un l’hôpital en arrivant. Et puis, vivre et barrer avec 2 gants de toilette imbibés d’eau pour calmer la douleur, cela ne pouvait plus durer ! Après une injection bien costaud, j’ai retrouvé mes sveltes mains… et je ne fais plus la grimace !

La journée de vendredi a été consacrée au rangement et nettoyage intensif d’Emilie, première étape incontournable, avant de penser à aller se distraire : le pont est éclatant, les planchers à l’intérieur du bateau, ainsi que les fonds où coule toujours un peu d’eau (rien de grave !) sentent la lavande !

Samedi 8 décembre est à marquer dans les annales : notre première journée touristique… cela va peut-être commencer à devenir intéressant pour vous ! Equipés de notre super appareil photo et embarqués…. dans une voiture de loc’, nous voici partis pour une ascension assez impressionnante …dans les montagnes !

Mais avant de vous emmener dans les sublimes paysages montagneux, quelques mots sur l’île de Gran Canaria. C’est la 3ème plus grande île de l’archipel : 1 500 Km², 720 000 habitants dont la moitié habite « entassée » dans la capitale Las Palmas, où nous résidons aussi !

A part le « vieux quartier », cette ville n’est que béton… à comparer, le Havre est une splendeur ! Le port est bordé par une 2*3 voies express… et est un peu coupé du monde… mais la place au ponton est très bon marché, ainsi que tout le matériel spécialisé (panneaux solaires par exemple)… c’est bien là que les « tour-du-mondistes » finissent de s’équiper… bon à savoir si vous souhaitez vous-même partir un jour en balade à la voile ! La plupart de nos camarades de pontons se préparent soit à une dernière halte au Cap Vert, ou au grand « saut » vers l’Amérique… et l’ambiance est bonne à l’heure de l’apéro ! Rencontres très diverses et riches : des retraités au marin pêcheur qui a travaillé dur et a troqué son bateau à moteur contre un bateau à voile… et peu de jeunes en année sabbatique !

Le Puerto de Las Palmas est rendu célèbre chez les anglais depuis que la fameuse course de l’ARC (Atlantic Rally for Cruisers) y est organisée chaque année au mois de novembre. Cette année, plus de 300 bateaux y participaient ! Le port accueille également de nombreux cargos et l’activité du port de commerce semble aussi active que celle des plaisanciers. A notre arrivée devant l’entrée du port, pas moins d’un pétrolier et 2 cargos attendaient les petits bateaux pilote du port pour faire leur entrée. On a doublé tout ce petit monde, c’était très impressionnant !

Il est temps de vous emmener dans les montagnes : paysages escarpés, jolis petits villages typiques, gentillesse de ses autochtones…

Teror, très joli petit village de montagne, comme son nom ne l'indique pas !















On grimpe (en voiture !) au dessus-des nuages...







... pour arriver au Pico de Las Nievas (1942m) !

Puis direction le centre de l'Ile, tel un cratère : ces paysages "lunaires" sont assez inattendus !

L’archipel des Canaries, 6 décembre

Les enfants, regardez sur votre carte où se trouve l’archipel des Canaries… un archipel est un ensemble d’îles, celle des Canaries en comprend 7… vous les voyez en face… du Maroc ?! Les géologues ont d’ailleurs démontré qu’elles faisaient partie de l’Afrique du Nord et que ces masses rocailleuses de sont détachées et ont dérivé, il y a quelques millions d’années.

Leur nom ? La Palma, Hierro, Gomera, Tenerife, Gran Canaria, Fuerteventura et Lanzarote

Leur nationalité ? espagnole ! Ces îles ont fait l’objet de nombreuses convoitises, successivement par des navigateurs anglais, français, portugais et espagnols, dès le XIIIème siècle. C’était déjà une escale recherchée entre l’Europe et l’Amérique. On y retrouve même la trace de Christophe Colomb qui, parti de Baiona en 1492, s’arrêta sur l’île de Gran Canaria pour quelques réparations, à Las Palmas… où nous sommes aujourd’hui !
De plus, les îles connaissaient plutôt alors une vie prospère avec une agriculture et un élevage assez développés. En 1823, les îles sont « unies » à l’Espagne.

Le statut de cet archipel, que les espagnols appellent « La Peninsula » est un peu « bizarre » : elle est bien considérée comme une région de l’Espagne, cependant autonome avec son propre Parlement ; elle ne fait pas partie de l’Union Européenne mais a adopté l’euro !

Les îles de Lanzarote et de Fuerteventura ont connu une agriculture intensive et le phénomène de déforestation, certaines parties devenant presque désertiques et très difficiles à irriguer. Ils cultivent et exportent essentiellement café, dattes, bananes, sucre, avocats, tabac, raisins. Côté élevage, vue le peu de prairies verdoyantes, on voit plus de chèvres que de vaches, une de leur spécialité étant une sorte de ragout à base de viande de brebis, fort délicieuse…
La flore ressemble à celle de l’Europe du sud (« fleurs rouges »-oups je ne retrouve pas le nom, palmiers, cactus… et même des pins dans les montagnes !). La faune est très riche en oiseaux, protégés dans des réserves, plus de 200 espèces dont le fameux Canari qui a donné son nom à l’archipel !
La concurrence étant de plus en plus dure avec l’Amérique du sud, le gouvernement encourage la diversification de l’agriculture vers la production de fruits exotiques, fleurs coupées et ananas. La pêche souffre des quotas européens, en particulier concernant le thon.

Depuis les années 60s, le tourisme s’est développé de manière exponentielle, essentiellement sur la côte sud de l’île de Tenerife et de Gran Canaria… malheureusement, à grands coups de pelleteuses et bétonnage à tout va… ci-joint un petit souvenir de notre visite d’un village entièrement dédié aux vacanciers allemands : on y trouve bars et restaurants baptisés Munich I, Munich II, Munich III avec pommes de terre-saucisses au menu… bonjour le dépaysement !
Le tourisme représente aujourd’hui 65% du PNB de l’archipel et augmente chaque année, grâce à la visite de plus de 7 millions de personnes, en majorité venus d’Angleterre et d’Allemagne.

Playa de Maspalomas

et également une plage dédiée aux windsurfers !