Fès, Maroc – Visite (28 – 31 août)


Il nous faudra environ 5 heures de car pour rejoindre Fès. Cité impériale, sa fondation date du VIIIème siècle, sous Idris Ier. Fès El Bali est la plus vaste et la plus ancienne des médinas marocaines. Les 14 portes d’accès mènent à un enchevêtrement de passages, de couloirs, d’escaliers, de petites cours parfois très sombres. On entre par la porte Boujloud


Bruits, odeurs et couleurs s’emmêlent dans le tourbillon perpétuel d'une foule toujours plus dense. Mobylettes, carrioles et pauvres ânes bien chargés se succèdent d’un pas décidé, mieux vaut s’écarter de leur chemin !




































Du souk aux épices, on passe devant les étales des bouchers, ceux plus appétissants des pâtisseries dégoulinantes de miel ou de nougat très sucré. On n’oubliera pas non plus la pause thé ! Les « faux » guides et artisans sont un peu plus tenaces qu’à Chefchaouen… C’est parfois un peu étouffant et il paraît que ce fût pire, il y a quelques années !



















La religion est très présente dans la ville Sainte, ainsi plusieurs mosquées s’élèvent majestueusement au centre de la Médina. Les non-musulmans n’ont malheureusement pas le droit de les visiter.














Une des curiosités de la Médina de Fès : le quartier des tanneurs. D’une terrasse, on découvre un monde étonnant : des hommes piétinent des peaux dans des cuves, avant de les teindre, tout cela dans une odeur pestilentielle.
Les enfants, vous vous demandez peut-être, pourquoi cette puanteur ? Reprenons du début… Les peaux sont achetées à la sortie de la boucherie et apportées à la tannerie revêtues de poils.
Elles sont salées des deux côtés et étendues en plein soleil. Puis, on lave les peaux : on les met au « reverdissage », c'est-à-dire dans un bain destiné à les débarrasser des impuretés, du sel employé au début pour les conserver, et aussi à les faire grossir et gonfler légèrement.
Puis les peaux passent chez l'épileur qui à l'aide d'un couteau qu'il tient des deux mains, arrache les poils de la toison. Les peaux ainsi épilées, sont plongées dans des bassins remplis d’eau et de chaux. Les peaux devenues parfaitement nettes passent au lavage.
Pour les purger de la chaux, les tanneurs étalent les peaux dans les bassins d'eaux. Deux ouvriers piétinent les peaux en cadence. Cette opération dure environ trois heures et est très fatigante.
Les peaux subissent alors l'action de bains successifs dans les fosses : le bain de fiente de pigeons sauvages, et oui ! Et le bain de son.
Les bassins servant pour le brossage et le rinçage des peaux
Après séchage des peaux, les ouvriers procèdent à la teinture. Cette opération est pratiquée par les tanneurs eux-mêmes sur les terrasses. Les couleurs les plus fréquentes sont celle des babouches.
Les tanneurs versent la peinture par petits jets sur la peau et l'étendent sur toute la surface en frottant de la main pour la faire pénétrer, ensuite les peaux sont étendues sur la paille au soleil.
Après la teinture et le séchage, commence l’opération de lissage, avec un outil composé d'une lame de fer convexe sur une tige de bois laquelle est assemblée à une sorte d'arc en bois. La peau est étendue en long et l'ouvrier travaille courbé constamment, appliquant contre sa poitrine l'arc en bois. De la main droite, il tient la manche en fer et de la gauche la peau qu'il tend pour l'assouplir. La peau ainsi tannée, rendue à la fois souple et résistante peut être livrée à la vente.


Nico tente l’opération de lissage… qui s’avère être très physique !


Enfin, c’est fini… Ce sont les artisans babouchiers qui achètent ce genre de cuir pour la fabrication des babouches traditionnelles. Il peut aussi fabriquer d'autres articles : des sacs, des poufs, des portes monnaie, ceintures, etc. La tannerie en particulier est l'une des activités les plus importantes dans l'artisanat marocain traditionnel. Cette importance vient de ce que le Maroc a toujours été un grand pays d'élevage et que ses forêts fournissaient aux artisans les produits tannants et colorants.

L’artisanat dans sa globalité reste le moteur économique de la cité. La main d’œuvre est alimentée par un flux important de population venant des campagnes et montagnes environnantes. La médina est ainsi grouillante d’activité. Certains bâtiments sont très vétustes. Il y a quelques années, un des Directeurs de l’UNESCO a lancé un appel pour sauver une cité, chargée d’histoire. Il fût entendu puisque quelques mécènes étrangers et les autorités marocaines ont pris en main la rénovation des quartiers les plus en « danger d’écroulement ».





























Quand les Mérinides s’emparent du pouvoir, au XIIIème siècle, ils construisent une ville nouvelle en dehors de la Médina, pour leurs palais somptueux. C’est ainsi que naît Fès El Jédid, c’est-à-dire, Fès la Nouvelle. Une journée seulement en visite à Fès, nous n’avons pas visité tous ces splendides monuments, c’est à faire !

Un exemple de Palais, rénové en hôtel dans la Médina
















Retour à la Marina Smir… C’était bien le Maroc, on y retournera ?!

Vue d’ensemble de Fès, ville de plus d’un million d’habitants