Redoutés par les navigateurs et certains aviateurs, le triangle des Bermudes intrigue. Naufrages successifs et superstitions entretiennent la légende d’une région hostile... Mieux vaut ne pas y penser lorsqu’on y passe !
Le triangle des Bermudes se situe dans la Mer des Sargasses, il est délimité par l'archipel des Bermudes au Nord, Puerto Rico au Sud et la péninsule de Floride à l'Ouest. Depuis 1800, on compte plus de treize disparitions de navires et avions dans la zone. Ces accidents à répétition ont créé et alimenté la légende. Deux notamment : le naufrage du voilier l'Albatros en 1961 et la disparition en 1945 de cinq avions de l'aéronavale américaine suivie de près par l'explosion en plein vol de l'avion de sauvetage envoyé sur les lieux. Deux phénomènes qui ont éveillé la curiosité des scientifiques et trouvé des réponses différentes.
Les récits des marins survivants sont semblables. Une mer calme, et tout un coup une immense tempête qui fait sombrer le bâtiment en quelques minutes puis le retour brutal à la normale. Les marins ont pour coutume de nommer ce phénomène le "grain blanc". Un phénomène surnaturel ? Non, nous dit la science. Le "grain blanc" est un vent très violent, ce que les climatologues appellent une rafale descendante. Ainsi, la chaleur des eaux marines monte dans l'atmosphère et forme un nuage : le cumulonimbus, qui est à l'origine des rafales. Des vents pouvant dépasser les 300 km/h disparaissent au bout de quelques minutes seulement. Le phénomène est déjà connu dans les terres et la disparition de l'Albatros montre aussi son existence en mer.
Et qu’en est-il de la disparition des avions ? L'explosion de l'avion, comme certains naufrages, est due à d'importantes remontées de méthane sous-marin. Les océans renferment une grande quantité d'hydrate de méthane. Ce dernier est stable, avec une température inférieure à 5°C, lorsqu'il est situé à plus de 500 mètres de profondeur. Le sol, même sous les mers, est en évolution constante et lors des séismes, il peut se craqueler et laisser s'échapper d'importantes quantités de méthane. L'air étant bien moins dense que l'eau, il remonte directement à la surface sous forme de bulles et crée ainsi de fortes perturbations mettant en péril les bateaux et leurs équipages. Mais une fois à la surface de l'eau, le méthane n'a pas fini sa course. Plus léger que l'air, il monte et gagne l'atmosphère. Parfois il arrive que le gaz rentre en contact avec le moteur d'un avion et s'enflamme, entraînant ainsi l'explosion de l'appareil.
Personnellement, je préfère la version “légende”, entretene par quelques marins “dérangés” par la solitude de la mer ou le rhum, plutôt que la version “sérieuse” du “Triangle des Bermudes”, fondée sur des phénomènes atmosphériques et géologiques démontrés scientifiquement... ça fait froid dans le dos !