Alors, cette dernière étape transatlantique ? On se souviendra de cette dernière partie de traversée, plutôt très sportive !
Alain a quitté les Açores et a rejoint Serrières en avion, après avoir parcouru 5 000 km avec nous depuis Cuba, un mois de navigation durant. Merci à lui pour son coup
de main à la barre, son égale bonne humeur à bord, son aide précieuse pour le
bricolage en escale et ses délicieux desserts & viennoiseries qui nous ont réjouis le palet !
Nous avons quitté le bel archipel des Açores, samedi 12 juillet. Nous attendions un certain ve
nt d’Ouest qui ne s’est jamais pointé… 1 jour ½ de moteur ont alors été nécessaires pour nous dégager de la pétole de l'anticyclone, avec au programme 2 baignades, au milieu des requins (non pas vraiment, c’était pour voir si vous suiviez !).

Ciao le bel archipel des Açores… et à une prochaine !
Ciao le bel archipel des Açores… et à une prochaine !
J’ai crawlé plus vite que le requin, trop fort !
Dimanche soir le vent a commencé à monter... et beaucoup plus fort que prévu : du vent d'Est-Nord-Est (et non Nord-Nord-Est comme prévu dans les fichiers météo...). Résultat : 25 nœuds de vent contre avec rafales à 30 ! Le bateau gîte et tape dans une mer démontée et croisée pendant presque 5 jours... On craint même pour la coque et on
se confectionne des traînards pour volontairement ralentir les envolées d’Emilie dans les vagues, à 3 nœuds de vitesse : sur le même principe que l’ancre flottante en cas de tempête, on accroche 2 haussières avec à leur bout des pare-battages jetés dans l’eau à l'arrière du bateau. Avis à ceux qui comme nous naviguent sur un bateau léger en plastique, ces traînards sont très efficaces pour stabiliser la coque. On a 3 ris dans la grand voile et remplacé le génois par la trinquette à l'avant. Le cockpit se remplit régulièrement d'eau, le barreur vire rapidement à l'état de serpillière, d'autant que de nombreuses averses se succèdent. A l'intérieur, un vacarme assourdissant nous empêche de dormir et l’effet « machine-à-laver » nous donne un appétit d´oisillons. On commence un peu à fatiguer et on se résout au pire, au cas où notre petite embarcation ne supporterait pas la pression de kilos de flotte s’abattant sur elle et multiples secousses s’exerçant plus d’une centaine d’heures durant : nous avions préparé un sac étanche avec quelques affaires si on devait finir le voyage en canot de sauvetage !
Sympa cette petite croisière tranquille en amoureux !
On est é
Autres « petits bobos » : quelques poulies arrachées, la pompe de cale réparée par Nico par 4 m de creux…
Pas le temps de poser pour la photo, j’ai un immeuble de 4 étages d’eau à grimper dans quelques secondes… 5, 4, 3… Même pas peur ! (beuhhh, siiii !)
Le régulateur d’allure a été un bien précieux équipier… surtout que nous manquions d’énergie électrique à bord !
Puis vendredi, le vent se calme à 18 nœuds et tourne Nord-Nord Est, ce qui nous permet d’ouvrir les voiles : on navigue plus plat, on va plus vite et la vie à bord redevient... vivable !
On est contents de s'être sortis de ce coup de vent « contre et longue durée ». Dur physiquement et moralement... mais fait partie de l'expérience ! On sait qu’il y a pire : au même moment, une tempête tropicale sévissait à l’Est des Bermudes, où nous naviguions 2 semaines auparavant seulement… nous espérons que les voiliers « retardataires » sur la saison des cyclones auront pu se réfugier dans les îles (nous pensons à Dave et cet équipage anglais sympa croisé à Cuba qui arrivait pour visiter l’île au moment où nous en repartions…). Et puis l’ouragan Berta au large des USA et Canada rend les conditions de navigation abominables dans cette zone, en ce moment… Tout comme la vie, la mer n’est pas un long fleuve tranquille.
De nouveau gâtés par la splendeur de beaux couchers de soleil
Nos 2000 Km de navigation entre les Açores et le continent se terminent tranquillement cap 100° au portant,
en direction du détroit de Gibraltar, à 5,5 nœuds de vitesse. La zone est très fréquentée par les cargos, notre radar (qui re-fonctionne pile poile quand il faut !) se révèle une nouvelle fois très utile, surtout qu’un brouillard à couper au couteau se lève la dernière nuit.
Ca défile jour et nuit. Ce cargo (chinois) nous croise très proche… il a dû voir notre pavillon français !
La suite : grand nettoyage et quelques réparations, selon les précieux conseils de Daniel et Danièle, voisins de ponton, qui ont toute leur vie réparé des bateaux ! Puis, apéro bien sympa sur le beau cata de Jean et soirée tapas & sangria… Après l’effort, le réconfort !
Notre petite Emilie a bien résisté, un bon petit bateau marin… qui a du caractère !
Notre petite Emilie a bien résisté, un bon petit bateau marin… qui a du caractère !
Nous partons vendredi direction Gibraltar, le vent passe Ouest, parfait pour passer le mythique détroit… enfin !