Sainte-Lucie – La Soufrière (1er - 2 mars)

Lors de son 4ème voyage vers les Petites Antilles, Christophe Colomb découvre l’île, le 13 décembre 1502, soit le jour de la Sainte-Lucie, d’où son nom. Jusqu’au milieu du XVIIème siècle, les Caraïbes restent maîtres de leur île, repoussant toute tentative de colonisation. Après avoir massacré une colonie anglaise en 1639, ils acceptent enfin un traité avec les Français en 1660.
A Sainte-Lucie, be careful, on roule à gauche !
A partir de cette date, les combats sont incessants et Sainte-Lucie change 14 fois de mains. Après les guerres napoléoniennes, elle devient définitivement britannique en 1814. Sainte-Lucie obtient son indépendance en 1979.
Comme à la Dominique, l’île a conservé l’empreinte de la présence française par des noms de lieux et son patois proche du créole. Malgré tous les efforts depuis les années 1990s, l’île est au dernier rang en termes de PIB/habitant parmi les Etats de la Caraïbe et son taux de chômage atteint 20%. Une partie de la population est incitée à se déplacer vers la Martinique et la France a dû signer un accord en 2005 pour limiter l’importance de cette émigration.

La ressource principale de Sainte-Lucie reste son agriculture (banane, agrumes, noix de coco, cacao). Dans le secteur industriel, le gouvernement a mis en place des « zones franches » pour attirer les investisseurs étrangers, principalement anglais et américains (textile, assemblage de composants électroniques, etc.). Le tourisme est en plein essor et l’île une destination particulièrement convoitée par les anglais.
Après notre 1ère traversée de l’Atlantique qui s’était achevée à Barbade, nous avions pris un « petit coucou » qui avait fait escale à Sainte-Lucie, avant de nous emmener en Martinique. Nous en avions profité pour aller faire un tour au bord de la mer, proche d’un bel hôtel qui accueillait visiblement de jeunes couples de britanniques en voyage de noce. Certains avaient revêtu robes et costumes de mariés pour des souvenirs photographiques autres que dans leur verte Angleterre. Il est vrai que les plages à Sainte-Lucie sont magnifiques !

Un des premiers mouillages recommandés est d’ailleurs la Marigot Bay, décor « carte postale », sable blanc et cocotiers. La crique est très fréquentée par les plaisanciers, obligés de s’amarrer à des bouées, dont le prix est à la hauteur de la beauté du site… Bref, nous avons zappé et « tracé » droit vers la ville de La Soufrière et ses Deux Pitons. Ce sont 2 montagnes en forme de triangle qui tombent à pic dans la mer, c’est très impressionnant et splendide !













En longeant les Deux Pitons, la route mène au « Diamond Botanical Gardens, Mineral Baths and Waterfall », un très beau jardin botanique, bains et chutes d’eau minérales. Pour la petite « histoire », Louis XIV en 1713 avait offert ces terres aux frères Devaux pour les remercier de leur dévouement à la Couronne. La culture principale fut la canne à sucre, puis le coton, le cacao et la noix de coco. Sur une petite partie, 12 bains avaient été construits, alimentés par l’eau sulfureuse des cascades, réchauffée par le volcan et aux vertus thérapeutiques reconnues. Le « médecin du Roi » en reçut des échantillons et trouva des qualités similaires aux sources d’Aix-Les-Bains. Il incita les troupes françaises sous Louis XVI sur place à se baigner dans ces mini-piscines. L’Impératrice Joséphine, épouse de Napoléon Bonaparte, en profita également.













2 bains reconstitués









Les enfants, c'est parti pour la visite du jardin botanique, nous vous proposons un "feu d’artifice" de fleurs, vous aimez (peu de pancartes donnent leur nom car on peut s’offrir les services d’un guide, ce que nous n’avons pas fait) ?














Wax rose







Fleurs "Chenille"




















Ce canal est d’origine. Il a été construit en 1765 pour transporter l’eau provenant de la Rivière Soufrière. Le débit d’eau permettait de faire tourner une roue et fonctionner les machines transformant la canne à sucre. Plus tard, elle fut la première source d’électricité de la ville de la Soufrière.






Puis on peut randonner jusqu’au cratère du volcan, pour en découvrir les bouillonnements et sentir le soufre qui s’en dégage. On peut même se tremper dans des baignoires recueillant cette eau chauffée naturellement à 40°C. On appelle ces sources sulfureuses les Sulphur Springs.














On a testé l'eau sulfureuse à 40°C... tout comme les soldats du Roi Louis XVI, Nico en est ressorti en pleine forme !








Ca, c’est pour les collègues de la « Distrib » (oui, on sait que vous avez changé de nom en notre absence, on ne vous en veut pas !)… les lignes élec, télécom, etc. sur les mêmes « poteaux » et des séparateurs de lignes pour éviter les « nœuds » en cas de rafale, rusé ?!









La ville de la Soufrière a été la capitale de l’île et fût fondée par le Français en 1746. En raison du danger latent représenté par le volcan, elle a été délaissée pour Castries. Elle est toujours cependant assez animée et on y voit de jolies petites maisons colorées.






















On a mouillé face au bourg, proche de la montagne sur la gauche. Mouillage obligatoire sur une bouée et payant. Impressionnant car proche des rochers et très rouleur.










On a écourté notre séjour à Sainte-Lucie à 2 jours… vexés d’avoir connu une petite mésaventure occasionnée… par des enfants ! Au retour d’une journée d’excursion, nous avons retrouvé notre annexe abîmée. 4-5 enfants s’y sont installés alors que nous venions d’en recoller le fond, et ont apparemment tenté de casser le cadenas. N’y parvenant pas, c’est avec le moteur qu’ils ont joué le faisant démarrer chacun à leur tour. Un adulte est finalement intervenu… Nous avons retrouvé notre zodiaque plein d’eau, le moteur « noyé » et le bouton du starter cassé… Les enfants se sont certainement bien amusés, sans se rendre compte des conséquences de leur jeu pour nous : sans zodiaque, pour nous c’est la fin des mouillages et donc de notre découverte des Antilles…
A l’heure où nous vous écrivons, le moteur ne démarre plus qu’une fois sur 3, au petit bonheur la chance, et vu le vent qui sévit dans la baie où nous nous trouvons actuellement (Béquia aux Grenadines), pour ramer on rame ! En espérant que « super Nico Mac Gyver » nous trouve la solution… A suivre…

Martinique (23 - 29 février)

De retour en Martinique, au mouillage de Sainte-Anne, puis au Marin... en escale technique forcée ! La cause de nos soucis ? Le moteur : le circuit de refroidissement ne fonctionnait plus, on a dû arrêter net les machines et aller déposer tant bien que mal notre ancre non loin d’un flot de bateaux ! Nicolas s’est penché sur la question et nous a réparé cela.
Dans notre café wifi préféré de Sainte-Anne, une borne kilométrique : Paris, 7000 Kms ! Belle ballade !
Puis, nous avons décidé de faire les plein de gasoil et d’eau à la marina du Marin, avant de nous diriger vers le sud. Au moment de quitter le ponton, c’est la manette de l'inverseur du moteur qui a fait des siennes et s’est une énième fois bloqué sur la marche-arrière… nous avons connu plusieurs fois ce genre de situations très inconfortables et avons donc finalement décidé de la changer… la capitainerie nous a gentiment trouvé une bouée de mouillage pour limiter nos frais de port tout en étant proches des accastilleurs ! Sympa !

Ces dernières péripéties techniques, ainsi que de nombreuses discussions avec des équipages voisins nous confirment dans l’idée que la traversée de l’Océan Pacifique, où les distances de navigation sont longues et les escales pour réparer rares, nécessite d’avoir un bateau costaud ; la traversée de l’Océan Indien est à éviter en fin d’année, ce que nous comptions faire ; et ultime argument : le temps… tous nous disent que nous nous engagerions dans une course contre la montre, un tour du monde, c’est minimum 2 ans, si ce n’est 3 ans pour bien en profiter !

Encore tentés par l’expérience de passer le canal de Panama, nous nous sommes renseignés sur le transport de bateaux à voile en cargo d’Australie vers l’Europe : pour cela, nous aurions à débourser la modique somme de 20 000 euros ! Nous avons également recherché des infos sur la revente de bateaux en Polynésie : les voiliers venant de métropole doivent s’acquitter d’une taxe de 20% à Tahiti, de 26% en Nouvelle-Calédonie, ce qui est un manque à gagner d’autant pour nous, sachant que par ailleurs nous avons largement investi pour moderniser Emilie.

On ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie… Très frustrés d’être si proche du Canal de Panama et de ne pouvoir vivre cette expérience d’une toute autre dimension, nous retiendrons cette phrase qu’un canadien, rencontré à Marie-Galante, nous a cité d’un navigateur de son pays « Why racing through paradise ? » (« Pourquoi faire la course dans des paysages paradisiaques ? »)

Nous renonçons au Pacifique mais pas à la navigation… direction Sainte-Lucie, Les Grenadines, le Vénézuela… et même peut-être Cuba, si le climat politique, la météo et Emilie nous le permettent ! Puis nous souhaitons re-traverser l’Atlantique début juin, avant la période cyclonique, pour aller faire un petit bout de chemin en Méditerranée.


Allez, on continue à vous faire rêver avec quelques photos de petits paradis marins ?!



Emilie, et si les avaries techniques cessaient un peu ?!





A bientôt !